Des témoignages poignants d’agents français sur l’existence du racisme dans la police
À l’heure où les Français dénoncent les interpellations violentes et racistes, des policiers français parlent du racisme dans leur corps de métier. Témoignages.
Alors que les manifestations contre le racisme et les violences policières se poursuivent, un policier français d’origine maghrébine et de confession musulmane a fait un témoignage qui rompt avec les déclarations de ces derniers jours.
"Je n’ai jamais rencontré le racisme dans le cadre de ma profession. Depuis 16 ans, j’ai connu une dizaine de services et je n’ai jamais eu le moindre problème", assure le fonctionnaire de police de 35 ans. "Pendant le ramadan, mes collègues m’attendent pour dîner avec moi le soir. Quant à ma vie privée, j’habite toujours dans le quartier où j’ai grandi. Tous les jeunes de la cité savent que je suis flic. Quand il y a du dialogue, ça ne pose aucun problème. Je pars chaque matin et rentre le soir avec ma tenue de service sans qu’il y ait le moindre incident", raconte-t-il au journal Le Parisien.
Selon lui, tous les policiers ne sont pas racistes. "Je n’en peux plus d’entendre dire que la police est raciste. Comme partout, il y en a une minorité dans nos rangs, mais il ne faut pas généraliser à toute la profession." Il dit ne pas comprendre pourquoi "on donne autant d’importance à cette minorité."
Ce fonctionnaire de police affirme avoir de très bons rapports avec son entourage qui ne tarit pas d’éloge à son sujet. "On l’a connu avant qu’il soit policier, dit un jeune de 27 ans. Pour moi, ça ne change rien, c’est un métier comme un autre. Il y en a des bons et des mauvais." Pour bon nombre de jeunes du quartier, le jeune policier est "un bon flic". Ils ont souvent l’occasion de converser avec lui.
Au dire du fonctionnaire, ces échanges sont fructueux. "On ne peut pas se comprendre si on ne se parle pas. À l’époque, il y avait les Centres départementaux loisirs jeunes (CDLJ). Ces structures encadrées par des policiers permettaient d’échanger autour d’activités sportives. Forcément, quand on recroisait les jeunes dans le quartier, tout se passait beaucoup mieux, car nous avions déjà échangé. Il faut rapprocher les jeunes des forces de l’ordre", résume-t-il.
Aller plus loin
À l’heure où les Français dénoncent les interpellations violentes et racistes, des policiers français parlent du racisme dans leur corps de métier. Témoignages.
Ces articles devraient vous intéresser :