Les exportations marocaines de pastèque ont enregistré une baisse inquiétante au premier semestre de l’année 2024 en raison de la faible demande des pays européens. Une situation qui affecte les exportateurs, déjà confrontés à la réduction de la...
C’est parti. « Le Plan Maroc vert » sera mis en œuvre selon sa configuration définitive d’ici 18 mois au plus tard. Et cela pour les grands chantiers relevant des filières qui nécessiteraient de lourdes réformes. En attendant, l’étude relative à la définition d’une stratégie a identifié les différents axes de réformes à mettre en place dès la prochaine campagne.
L’exposé fait par le ministre de l’Agriculture, devant SM le Roi lors de la séance d’ouverture des premières Assises de l’agriculture mardi 22 avril à Meknès, en cible les priorités. Histoire de préparer le terrain pour insuffler au secteur « une dynamique de développement harmonieux, équilibré et soutenu ». Ces axes ainsi que les principales orientations retenues seront toutefois afinés avec les différentes professions concernées.
Tout au long des ateliers qui seront organisés durant la 3e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc qui s’ouvre aujourd’hui jusqu’au 28 avril à Meknès. Et la manifestation s’y prête à merveille, tant la présence d’experts marocains et étrangers sera d’une contribution certaine. Dèjà, le travail réalisé offre une vision assez claire de ce que sera l’agriculture de demain.
Six idées fortes ont permis de définir la stratégie de relance de l’agriculture de demain. Tout d’abord une conviction claire : l’agriculture a tous les atouts pour constituer un levier fondamental de la croissance économique sur les 10 à 15 années à venir. Cette agriculture doit être, ensuite, plurielle et sans exclusivité pour tous les acteurs. L’agriculture s’adresse à tous les opérateurs dans leur diversité et leurs contraintes socio-économiques. Pour cela, elle doit s’appuyer sur des moyens adaptés à chaque catégorie.
Les plus performants tout comme les plus fragiles. Seulement, un traitement des problèmes de fond s’avère nécessaire. Et c’est la troisième idée forte. Tout particulièrement du tissu des acteurs qui souffre de faiblesses liées à la vieillesse, l’analphabétisme et aux structures foncières. Des modèles d’organisation innovants ayant fait leurs preuves ailleurs peuvent être transposés, moyennant adaptation au contexte marocain, comme l’agrégation. L’idée semble déjà avoir fait son chemin.
Dans la mesure où un premier « protocole d’entente relatif à l’agrégation dans le secteur des céréales », a été signé en marge de la séance d’ouverture des Assises entre le ministre de l’Agriculture et le PDG de l’Office chérifien des phosphates. « C’est que sans un travail de régénération du tissu, aucune réforme de fond n’est possible », insiste Akhannouch. La quatrième orientation a trait à l’investissement. Car, au centre de l’équation se trouve l’acte d’investir. Surtout du privé. Qu’il faut accompagner, si nécessaire de l’aide publique.
Réussir la mutation
L’objectif est de réaliser pas moins de 10 milliards de DH/an. Au travers d’une offre Maroc spécifique et adaptée. Pour attirer le maximum d’investisseurs tant nationaux qu’étrangers.
Dans cette perspective, une approche « transactionnelle » sera utilisée. Concrètement, elle se traduira par la mise en place de 1.000 à 1.500 projets définis sur la base d’un modèle économique ciblé. Et pour boucler, aucune filière ne sera condamnée ou abandonnée à son sort. Au contraire l’objectif recherché est de donner aux acteurs toutes les chances de réussir cette mutation.
Et pour cause, les retombées ainsi que les impacts attendus sont considérables. Certes, à ce stade, convient le ministre, la quantification de l’impact est encore prématurée pour ne pas dire difficile. N’empêche que les prévisions préliminaires du Plan Maroc vert permettent d’escompter des impacts colossaux en termes de croissance économique, d’emploi, des exportations et de la lutte contre la pauvreté dans toutes les régions. A moyen terme, il permettra la création de prés de 1 million d’entreprises. L’apport attendu est de générer un PIBA supplémentaire de 70 à 100 milliards de DH/an.
Mais des réformes d’ordre institutionnel, cette fois doivent être mises en place. A commencer par celle du ministère de l’Agriculture lui-même. Dans ce cadre, il est proposé la création d’une Agence nationale de développement. L’organisme projeté devrait constituer l’interlocuteur valable pour les opérateurs notamment pour ce qui est de la mobilisation des investissements.
Trois contrats et deux conventions
Trois contrats programmes et deux conventions ont été signés à l’occasion des Assises nationales de l’agriculture. Il s’agit du contrat programme sucrier, du secteur avicole et de la filière agrumicole. Ces contrats étaient certes attendus. La convention sur l’aviculture devait même être signée lors de la 2 e édition du Siagrim mais la nouveauté tient à la convention passée avec l’OCP. C’est le protocole d’entente relatif à l’agrégation dans le secteur des céréales. Aux termes de ce protocole, le gouvernement s’engage à apporter toute l’assistance technique, financière et juridique tout en fournissant une superficie suffisante. Pour sa part, l’OCP doit accompagner les agriculteurs dans un projet articulé sur la productivité. Histoire de constituer un noyau dur. L’autre convention a été signée entre le gouvernement et le Crédit Agricole du Maroc pour assurer le financement des exploitations non éligibles au crédit bancaire.
Source : L’Economiste - A. G.
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