Comment un parti qui fait de la lutte contre toutes sortes de malversations, son cheval de bataille, peut-il tenir un discours en soutien à des personnes poursuivies pour soupçon de corruption dans le cadre de leur mission de gestion des affaires locales ? Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, avant de prendre cette décision, la commission centrale du parti, chargée du suivi des procès intentés aux présidents des collectivités territoriales s’est réunie mercredi dernier, et a examiné tous les cas des élus PJD actuellement poursuivis en justice. Parmi eux, beaucoup risquent la révocation à la fin du procès, et d’autres feront certainement face à des poursuites pénales devant les tribunaux compétents pour crimes financiers.
Au nombre des membres du PJD poursuivis par la justice, il y a le député et maire de Marrakech, Larbi Belkaid, et son adjoint, épinglés pour avoir lancé des marchés publics pour un montant de près de 280 millions de dirhams sans avoir respecté les procédures légales. Ils comparaîtront devant le juge d’instruction ce jeudi 14 octobre. D’autres grosses pointures du parti sont concernées par cette affaire de corruption.
Il s’agit du président de la Région de Draâ-Tafilalet, l’ancien ministre El Habib Choubani, qui a été entendu par la police judiciaire de Fès, le 21 juillet dans le cadre d’une affaire de mauvaise gestion et de dilapidation des biens publics. Il y a aussi Jamal Filali, président du conseil communal de Sefrou, qui a été entendu mercredi, par le juge d’instruction, près la Cour d’appel de Fès chargée des crimes financiers, précise la même source.