Peste ovine : L’Aïd sauvé grâce à un vaccin marocain

16 septembre 2008 - 22h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Une première au Maroc et dans le monde arabe ! La production d’un vaccin 100% marocain contre la peste des petits ruminants fait la « une » des médias nationaux. Une prouesse réalisée par le Laboratoire Biopharma. A peine annoncé, de nombreux pays, et la Tunisie notamment, manifestent l’intérêt d’acquérir le vaccin marocain.

« D’ici mi-octobre, nous comptons produire quelque 22 millions de vaccins conformes aux normes internationales pour les besoins de la généralisation de la vaccination à l’ensemble du cheptel », déclare à L’Economiste Mehdi El Harrak, directeur de la Production du laboratoire national en charge de la production des vaccins vétérinaires. Le coût global de cette opération de production de vaccins est estimé à 80 millions de DH, financés par le budget de l’Etat.

Ce vaccin maroco-marocain a été, rappelons-le, produit en un temps record ! Les recherches avaient commencé au lendemain de l’identification du virus, en juillet dernier. Selon Dr Jamal Malik, chef des services vétérinaires à la direction de l’Elevage (relevant du ministère de l’Agriculture), les premières mesures sanitaires ont été concluantes. Elles ont permis de maîtriser la propagation de la maladie. En tout et pour tout, l’on parle de quelque 137 exploitations touchées dans une vingtaine de provinces.

Toutefois, Dr Malik se veut rassurant. Contrairement aux chiffres avancés ça et là sur le nombre de têtes touchées, le chef des services vétérinaires est catégorique : « A la date du 12 septembre, le nombre d’ovins et caprins touchés est de 4590 têtes. La mortalité est de 2065 têtes ».

C’est dire que la spécificité de cette maladie au Maroc, c’est qu’elle se propage très lentement. « C’est simple. Il faut ramener 2065 mortalités aux 22 millions de têtes du cheptel national, dont 17 millions d’ovins et 5 millions de caprins », précise Dr Jamal Malik. « Le taux est très négligeable », poursuit-il. Ce qui renseigne aussi sur la mobilisation qui a été menée depuis juillet dans les principaux foyers touchés. Parmi les mesures d’urgence prises pour enrayer la maladie et en limiter l’extension, une veille sanitaire tous azimuts. Il s’agit notamment de la vaccination autour des foyers, la mise en quarantaine des exploitations touchées, l’isolement des bêtes. Plus encore, les mouvements des animaux infectés ont été interdits. Ces mesures ont été appuyées par des opérations de contrôle, menées en collaboration avec la Gendarmerie royale et les autorités locales. L’un des objectifs de cette surveillance rapprochée est d’éviter surtout que des éleveurs ne se débarrassent des bêtes malades dans les souks hebdomadaires. C’est clair, tout manquement à ces instructions est passible de poursuites judiciaires.

Parallèlement, une vaste opération de vaccination a été lancée depuis un mois. Elle est toujours en cours. Globalement, elle a porté sur 44.000 têtes, ciblant particulièrement les jeunes bêtes. « Maintenant que le vaccin est disponible localement, nous allons procéder à la généralisation progressive de la vaccination. Une opération qui devra toucher 22 millions de têtes. Le coup d’envoi sera donné dès cette semaine », annonce le chef des services vétérinaires. Un délai de deux mois a été donné aux vétérinaires (du public et du privé) pour mener une grosse opération de prévention.

L’enjeu est de sauver l’Aïd El Kébir. Là encore, Dr Jamal rassure : « La mortalité n’a pas d’impact. L’Aïd n’est pas du tout compromis ». Bien évidemment, la priorité sera donnée aux zones dites sensibles ou touchées de plein fouet par la peste ovine. L’on parle déjà des régions de Khénifra, Azrou, Moulay Yacoub, Meknès, Ben Slimane, Settat, Béni Mellal, Al Hoceïma, …

Source : L’Economiste - Amin Rboub

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