Perpignan : relaxe surprise pour un routier marocain transportant de la drogue

Le tribunal de Perpignan a relaxé le routier marocain arrêté par les douaniers avec 240 kg de pollen sur l’aire de repos de Salses-le-Château lors d’un contrôle inattendu.

Les faits remontent à mi-décembre. En provenance du Maroc, un routier marocain traverse l’Espagne avant de rejoindre la France. Sa destination finale est Paris. Arrivé à Salses-le-Château, il attire l’attention des douaniers. Aidé par un chien renifleur, ils découvrent 240 kg de pollen dissimulés dans la remorque de l’ensemble routier. Interpellé, le routier « raconte avoir pris la remorque en charge à Tanger », car « il a dû remplacer au pied levé un chauffeur malade », fait savoir L’Indépendant. Avant qu’il n’entame son voyage, les autorités marocaines ont posé un plomb de scellage sur la porte. Des arguments peu convaincants aux yeux des autorités françaises. Le routier sera alors traduit devant le tribunal de Perpignan.

Lors du procès, la procureure doute de la sincérité du mis en cause. « Il se trouve que ce monsieur nous confie avoir déjà été arrêté en 2019 dans les mêmes circonstances, fait-elle remarquer. Elle poursuit : « Il vient de nous dire que c’est la 2ᵉ fois que cela lui arrive. Étrange, car on ne trouve aucune trace de cette procédure qui aurait été faite à Bayonne. On peut en tout cas douter de bonne foi ». La procureure requiert alors 3 ans de prison et une amende douanière correspondant à la valeur de la marchandise. Le gramme de pollen est estimé à 10 €.

L’avocat Chassonnaud prend la défense de son client. « Depuis le début, il n’a donné qu’une seule et unique version », contre-attaque-t-il. Il ajoutera : « Il a parfaitement collaboré avec les autorités et l’analyse de la téléphonie ne montre aucun élément suspect. Il a accroché à son tracteur une remorque déjà chargée et vérifiée par le précédent chauffeur, son contrôle ne lui incombait pas. Nous avons donc un sérieux doute quant à l’élément intentionnel. Ce doute doit évidemment lui profiter ».

Le tribunal suit l’argumentation de l’avocat et prononce la relaxe du routier marocain.