
Une députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la Chambre des représentants alerte sur la qualité du pain fabriqué dans les boulangeries informelles.
Contrôles serrés sur la frontière de Bab Sebta du côté espagnol. L’objectif est de barrer la route à un hôte considéré depuis peu comme persona non grata par les autorités espagnoles de Sebta. Lui, c’est la baguette de pain ou « commera » comme on l’appelle à Tétouan. Suite à une plainte du collectif des boulangers de la ville de Sebta, les autorités ont ainsi décidé de stopper toute entrée de pain à partir du Maroc, de la ville de Tétouan.
Une information relayée par des médias espagnols, selon qui les gardes civils postés à la frontière ont reçu l’ordre de barrer la route à tout chargement de pain en direction de la ville de Sebta. Les petites quantités destinées à la consommation personnelle ne sont en principe pas concernées.
Le collectif des boulangers verrait dans le pain marocain un concurrent « déloyal » car son prix de vente serait inférieur de trois à quatre fois à celui des baguettes espagnoles, soit 10 centimes au lieu de quarante en moyenne. Les boulangers sont donc montés au créneau et fait pression sur les autorités de la ville qui ont décidé d’appliquer cette mesure. Selon les boulangers, qui ne sont encore qu’une dizaine dans toute l’enclave occupée, cette concurrence aurait plongé le secteur dans une grave crise et entraîné la fermeture de divers établissements.
En l’absence de chiffres officiels, certains observateurs estiment qu’entre 10 et 20.000 pains issus des boulangeries de Tétouan passent quotidiennement à Sebta, dont une bonne partie illégalement. Ce pain serait apprécié particulièrement par les Marocains installés à Sebta ainsi que par certains Espagnols qui seraient attirés par son coût modique. De nombreux autres produits de première nécessité, tels les herbes aromatiques ou encore la menthe feraient eux aussi le même voyage.
Des filières spécialisées travaillant à partir de Tétouan et de Belyounech assurent le trajet et approvisionneraient des circuits informels à Sebta surtout dans les quartiers à forte présence marocaine tel que Principe.
Rappelons que les autorités espagnoles avaient fermé la frontière au mouton marocain. A la veille de l’Aïd El Kébir, la communauté musulmane installée à Sebta avaient demandé l’autorisation de ramener des moutons du Maroc pour leur sacrifice. Les autorités espagnoles avaient alors affiché un niet catégorique avançant des raisons d’ordre sanitaire.
L’Economiste - Ali Abjiou
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