Selon les dernières régulations édictées par la douane marocaine, les Marocains résidant à l’étranger qui prévoient de rentrer définitivement au Maroc doivent se conformer à certaines règles concernant l’importation de biens.
Fuite des cerveaux ! Une question à laquelle veut rémédier le gouvernement. Optimiser les intelligences des Marocains du monde entier et les impliquer dans le processus de développement national.
Tels sont les objectifs de la première rencontre du Fincome, Forum internatinal des compétences marocaines à l’étranger. La manifestation internationale, organisée par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger en collaboration avec un parterre d’organismes, associations et institutions se tient aujourd’hui et demain au Centre de conférences et d’expositions de l’Office des changes à Casablanca.
L’exode des intelligences devient de plus en plus incontrolable, et l’enjeu actuel est de réduire l’impact de ce phénomène, voire d’en bénéficier. Tranformer ce drainage en gain de compétences. L’idée du gouvernement est de considérer ce phénomène comme un réservoir d’expertises marocaines établies à l’étranger plus qu’une perte irréversible et définitive pour le pays. Deux jours, un millier de partipants, dont deux cents MRE, les enjeux de cette première rencontre sont parfaitement définis : organiser un dialogue ouvert avec les intelligences nationales hors des frontières pour déboucher sur un partenariat solide.
L’événement marquera le lancement officiel de la stratégie du Fincome validée le 8 février dernier par le Conseil de gouvernement et le 22 fèvrier par une commission de Haut Niveau présidée par le Premier ministre. Les intervenants arrêteront les mécanismes de mise en œuvre et de mise en relation entre demandeurs et offreurs de compétences. Des ateliers sur les thèmes de l’entreprenariat et l’investissement ainsi que des rendez-vous B to B seront d’ailleurs proposés pendant le forum.
Un portail dédié sera également présenté en marge du Forum. Cet outil d’intermédiation et de mise en relation suscite déjà critiques et polémiques. En effet, certaines voix se sont élevées contre le manque de transparence appliquée aux critères de selection des compétences des MRE devant siéger au Comité d’orientation de Fincome. L’étincelle est partie du Canada, où la consule générale du Maroc a Montréal aurait « pris sur elle de proposer la candidature de deux personnes pour siéger au Comité d’orientation du Fincome sans avoir consulté la communauté marocaine installée dans ce pays ». L’Economiste avait contacté le président de l’Association des Marocains de l’Ontario, Mohamed Bouchahma qui se dit scandalisé par cette démarche, « Cette approche ne traduit ni la volonté ni le discours officiel qui se veulent porteurs d’une ouverture et d’une nouvelle ère de démocratie et de citoyenneté participative ». Une controverse sur laquelle le gouvernement devra s’expliquer lors du symposium.
Des clarifications s’imposent notamment lorsque l’on sait que le gouvernement espère créer un Conseil supérieur des MRE. Deux institutions distinctes, le forum étant une plateforme de réflexion et le Conseil, un moyen de fédérer la multitude d’associations amicales en consultation avec les pays d’accueil. A l’issue de l’événement et des débats, sont annoncés des engagements politiques clairs et prompts.
Fincome : Fiche d’identité
Structure et fonctionnement :
• Un conseil de Direction et d’Orientation (CDO) : instance de pilotage et d’accompagnement qui fixe les orientations, impulse les initiatives et pourvoi au financement des activités du Fincome. Le CDO est composé des membres permanents (acteurs de gestion du Fincome, départements gouvernementaux concernés, établissements académiques et économiques) et de membres non permanents (institutions publiques et organismes privés) et de 25 membres de la communauté MRE (désignés par le Premier Ministre)
• Un comité de coordination et de suivi (CCS) : placé sous la présidence de l’autorité gouvernementale en charge de la communauté MRE et composé de tous les acteurs susmentionnés, chargés de la gestion et suivi du programme Fincome
• Un coordinateur principal : désigné parmi les hauts cadres du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération
• Un secrétariat exécutif des comités : assuré par l’autorité chargée de la communauté MRE, il établit un rapport annuel sur les activités.
• Des cellules opérationnelles de gestion et de suivi.
Financement :
Un budget : apporté par le gouvernement (projet d’une rubrique budgétaire au ministère des Affaires étrangeres et de la Coopération) et bailleurs de fonds nationaux et internationaux.
Trois questions à Jaafar Debbarh, coordinateur du programme Fincome
Comment se déroulera cette première rencontre ?
Avant tout, nous attendons le lancement officiel du Fincome. Puis nous présenterons les étapes mises en place par le Fincome comme le site internet, l’outil d’inscription, l’installation des relations et du suivi. Nous laisserons ensuite la parole aux compétences marocaines à l’étranger. L’idée est un débat à l’américaine. Propositions et réflexions. Cette approche partcipative et intégrée constitue le cheval de bataille de la stratégie gouvernementale.
Est-ce le début d’une politique MRE ?
Les Marocains à l’étranger constituent le cœur de la cible du Fincom et finalement le cœur de la cible du Maroc. Nous leur remettrons un document de cadrage et nous écouterons leurs propositions. En outre, 4 ateliers seront présentés afin de les informer des différents chantiers de développement dont ils n’ont pas conscience. L’accent étant mis sur l’atelier de l’INDH. Nous avons besoin de consulting et d’audit.
Concrétement, tout ces débats aboutiront-ils à quelques prises de décisions ?
Oui. A l’issue des 2 journées d’échange, le Fincome présentera ses recommandations et le gouvernement, réprésenté par le Premier ministre, s’engagera de facto sur la mise en œuvre de projets précis.
L’Economiste - Diane Daudin Clavaud
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