L’ombre du Maroc plane sur des fusillades à Avignon

Le quartier de la Rocade à Avignon a été le théâtre de tirs à l’arme automatique le dimanche 3 mars. Des rafales ont endommagé des façades d’immeubles, des véhicules et un tramway. Cet incident s’inscrit dans un contexte de violences répétées à Avignon et dans le Vaucluse dont les commanditaires seraient situés, entre autres, au Maroc.

Suite à cet événement, les conducteurs des transports en commun d’Avignon ont exercé leur droit de retrait, perturbant le service. Cette fusillade survient peu après un incident similaire ayant entraîné un décès.

Une source policière indique à France 3 que des incidents de ce type se produisent environ tous les quinze jours, motivés par des démonstrations de force, des tentatives d’intimidation ou des diversions. Les causes précises varient, allant de conflits territoriaux liés au trafic de stupéfiants à des différends personnels.

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Bien que les motivations diffèrent, la proximité des points de vente de drogue est un facteur récurrent. Ces points génèrent des revenus importants, pouvant atteindre 50 000 euros par jour à Avignon, selon la même source. Cette situation conduit à une forte présence d’armes et à une consommation accrue de cocaïne parmi les jeunes impliqués.

Le trafic de stupéfiants s’organise de manière structurée, avec une répartition précise des rôles, comparable à une organisation industrielle. Si les points de deal sont généralement tenus par des individus locaux, les têtes de réseaux, elles, se trouvent souvent à l’étranger. Une source policière précise que ces dirigeants opèrent fréquemment depuis l’Espagne, Dubaï, mais également le Maroc. Cette dimension internationale complexifie le travail des enquêteurs et souligne l’étendue des réseaux.

Le rajeunissement des individus impliqués dans ces activités est une préoccupation majeure pour les autorités. Des mineurs, parfois âgés de seulement 14 ans, sont recrutés via les réseaux sociaux et se voient proposer des rémunérations élevées et divers avantages.

L’argent généré par le trafic est réinvesti dans l’économie légale, compliquant davantage la tâche des enquêteurs. En décembre 2023, une opération a permis de saisir près d’un million d’euros auprès de “collecteurs” dans le Vaucluse.