Dans une intervention ce matin sur la radio RTL, Nicolas Sarkozy a annoncé six propositions pour lutter contre le terrorisme. La première proposition est d’empêcher tout simplement le retour des djihadistes français actuellement en Syrie et en Irak. Pour ce faire, il faut renforcer, dit-il, les « structures de renseignement et la coopération avec les services étrangers, notamment ceux du Maroc et de la Turquie, avançant qu’ « une affaire sur deux l’est à partir d’un renseignement venant de l’étranger ».
Parmi les autres propositions choc réclamées par Nicolas Sarkozy, on peut signaler :
• L’isolement des détenus extrémistes en prison,
• La formation des imams et l’expulsion de ceux qui tiennent des propos extrémistes,
• Associer les responsables religieux au débat,
• Augmenter les moyens des services de renseignement et surveiller Internet, idée en vogue chez beaucoup de politiciens français ces derniers jours.
C’est le deuxième politicien français en moins d’une semaine à demander le renforcement de la coopération entre les services de renseignement français et marocains. Au lendemain de l’attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, l’ancien ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, avait proposé de rétablir la coopération sécuritaire entre l’hexagone et le Maroc. « Nos relations avec le Maroc, qui était l’une de nos principales sources de renseignement, sont considérablement distendues, pour des raisons que j’ignore », avait-il déclaré au journal le Figaro.
Du côté marocain, il sera difficile de rétablir les relations apaisées avec la France. Dans une longue interview accordée au magazine Jeune Afrique, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération Salaheddine Mezouar a résumé la situation actuelle : « Notre sentiment est qu’il n’y a pas chez notre partenaire français de volonté politique réelle de faire obstacle aux manipulations anti-marocaines émanant de milieux connus pour leur hostilité à notre encontre ».