Dans un entretien publié vendredi par le quotidien belge "Le Soir", Mme Chekrouni a expliqué qu’une certaine politique de l’immigration a "abouti au confinement des migrants dans des ghettos" et les a "maintenus en dehors de la société", estimant que cette question devrait être abordée avec "sérénité" afin d’"ouvrir de nouvelles perspectives" pour que l’immigration soit conçue "autrement".
Abordant le cas de l’immigration marocaine en Belgique, Mme Chekrouni a affirmé que cette communauté "est l’une des mieux intégrées", estimant que cela est dû, entre autres, "au pluralisme et à l’ouverture du système politique belge qui lui ont permis de vivre une citoyenneté participative", surtout à partir de la deuxième génération.
Défendant le droit de citoyenneté de tous les Marocains dans les pays d’accueil, Mme Chekrouni a indiqué que ces ressortissants doivent aussi avoir accès à leur culture d’origine "pour qu’ils ne se sentent pas étrangers dans le pays d’accueil". "Nous devons tout faire pour qu’ils préservent leur identité culturelle", a-t-elle déclaré.
Pour Mme Chekrouni, "les communautés migrantes sont de véritables vecteurs de rapprochement culturels et humains, encore faut-il qu’on leur donne les possibilités de jouer ce rôle, par-delà les frontières, dans un espace euro-méditerranéen où les passerelles ne sont plus uniquement commerciales ou industrielles".
Concernant la perception de la question de l’immigration au niveau national, la ministre déléguée a affirmé que les ressortissants marocains à l’étranger ne sont pas perçus comme une "manne financière" mais plutôt comme citoyens "qui ont le droit de porter un regard sur leur pays".
Confrontés à des cultures et à des politiques différentes, ils peuvent même "apporter un regard neuf, ce qui ne peut que renforcer la démocratie au Maroc", a-t-elle dit. MAP