Dans un entretien à TV5 Monde, Anissa Rami, journaliste spécialiste du rap revient sur les origines du rap marocain et son évolution dans le temps.
Alors que le raï est en perte de vitesse et que les musiques de transe des Gnawa inspirent nombre de jeunes groupes métissés, rares sont les albums traditionnels qui offrent une qualité de son adaptée à l’écoute « en appartement ». Tout en restituant les grandes étapes d’un rituel qui dure de minuit à l’aube, ce double CD y parvient car il accorde la première place au chant, sorte de cri bluesy haut perché, et aux sonorités de basse du guimbri, luth tendu d’une peau de bête.
Menées par trois maîtres marocains - Ahmed Larfaoui « Baska », Abdenbi Binizi, Mustapha Bakbou -, ces musicothérapies sont un peu l’équivalent de la santeria cubaine ou du candomblé brésilien, qui ont donné naissance à la salsa et à la samba : elles aussi puisent leurs sources dans le tambour des anciens esclaves noirs, elles aussi résultent d’un syncrétisme entre dieux africains et religions monothéistes (chrétienne en Amérique, musulmane au Maghreb).
Telerama
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