La participation de Saad Lamjarred à la 19ᵉ édition du Festival Mawazine, prévue du 21 au 29 juin prochain, semble compromise. Des sources proches des organisateurs ont révélé l’échec des négociations entre les deux parties.
Coproducteur de la manifestation pluridisciplinaire “Moussem Spring 2007”, le Muhka nous offre un intéressant aperçu d’une certaine création arabe. Dix artistes, dont huit sont originaires du Maroc et deux d’Egypte, alors que le Studio de photographie Ifriqia était actif dans les années trente à Marrakech, constituent le plateau d’un ensemble qui aurait valablement pu être élargi à des ressortissants d’Algérie ou de Tunisie notamment.
Ne chicanons pas. Voici une belle initiative pour une meilleure intégration des très nombreux Marocains de Belgique, d’Anvers en particulier. Ce festival est né d’une idée heureuse de l’artiste Charif Benhelima.
L’exposition se déroule sur deux étages du musée d’art contemporain anversois. Elle montre des créations qui interpellent l’individu par leur implication sociale et politique. Si le Maroc s’y taille la part du lion, Arabes, Berbères et mêmes juifs s’y retrouvent impliqués. Un Maroc “in” et “out”, plusieurs des créateurs présents vivant et travaillant aujourd’hui hors de leur pays.
Soucieuse de témoigner des particularités entre Nord et Sud, mais aussi des liens qui peuvent les réunir, “Untitled” ventile ses offres entre les diverses techniques actuelles, de la peinture à la vidéo, de la sculpture à la photographie, à l’installation. Retouchées selon des techniques de pointe, les images du Studio Ifriqia nous donnent un aperçu du portrait d’époque, alors que, fictions ou réalités, les peintures et dessins de Wafae Ahalouch el Keriasti nous plongent dans un présent tendu que les photographes Hicham Benohoud et Ali Chraïbi traquent, l’un, l’identité, et l’autre, l’emprise citadine anonymes. Ailleurs, place aux projections d’Abdelali Dahrouch, à une maquette significative d’Hassan Darsi, aux lumières photographiques de Touhami Ennadre, aux peintures et vidéos de Khaled Hafez. Tous travaux qui se regardent avec plaisir, sans toutefois différer de beaucoup de ce que l’on a coutume de voir.
Beaucoup plus passionnantes et troublantes sont les interventions de Safaâ Erruas, qui vit toujours à Tetouan, et parvient à créer la sensation avec ses oreillers percés de lames de rasoir pour marquer la vulnérabilité de l’être, aujourd’hui. Lauréate du Prix Blachère au Dak’Art 2006, Safaâ Erruas est à suivre de près.
La Libre - Roger Pierre Turine
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