Les familles d’Emin, 20 ans, et Pisly, 24 ans, se sont à nouveau rassemblés pour réclamer justice, 9 ans et 6 mois après la mort des deux jeunes en 2013. La manifestation a eu lieu devant le palais de l’Assemblée municipale. À cette occasion et comme à leur habitude, les proches des victimes ont observé une minute de silence en leur mémoire et ont fait le point des démarches infructueuses à l’endroit des autorités espagnoles.
En son nom et au nom de Driss Mohamed, le père d’Emin, absent à cette manifestation pour raison médicale, Abdeselam Ahmed, le père de Pisly, a lu in extenso la réponse du gouvernement central à la question du sénateur Carles Mulet de Compromís sur cette affaire : « Des démarches à différents niveaux ont été engagées depuis 2013 sur ce dossier qui continue de faire l’objet de préoccupation et d’intérêt de la part du ministère des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la coopération ».
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Abdeselam Ahmed a confié avoir tenté de rencontrer les membres du gouvernement lors de leurs récentes visites dans la ville autonome. Sans succès. « Ils ne m’ont pas donné cette opportunité », a-t-il affirmé, espérant avoir plus de chances lors des prochaines visites des dirigeants. Il n’a pas manqué de déplorer l’absence du délégué du gouvernement et des membres de la délégation à cette manifestation. « Nous sommes des muletiers et nous nous reverrons en cours de route ».
Le père de Pisly est désespéré face à l’inaction des autorités espagnoles et marocaines. « Ça peut arriver à n’importe lequel d’entre nous… Nos enfants nous ont été enlevés et chaque fois que nous venons nous plaindre, il semble que nous soyons ennuyeux. On ne demande rien, la seule chose que nous voulons, c’est que justice soit faite », a-t-il insisté.