Depuis bientôt huit ans, les parents des deux victimes manifestent tous les 27 octobre pour réclamer justice. « Le Maroc tue, l’Espagne se tait ». C’est le slogan que n’ont cessé de scander chaque année dans les rues de Melilla les parents et amis d’Emin et de Pilsy qui auraient été interceptés et abattus par un patrouilleur de la Marine marocaine le 27 octobre 2013, alors qu’ils pêchaient dans les eaux marocaines, au large de Punta Negri.
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Le 27 octobre prochain, les familles d’Abdeslam Ahmed Ali et Amin Mohamed Driss (Pisly, 24 ans et Emin, 20 ans) vont sacrifier à cette tradition. Elles entendent manifester devant la mairie de Melilla pour réclamer justice pour la mort de leurs fils, fait savoir El Cierre Digital. Les manifestants vont renouveler à l’occasion leur déception face au silence et à l’inaction du gouvernement espagnol et au manque de coopération des autorités marocaines. Ils ne manqueront pas d’observer une minute de silence en la mémoire des deux victimes.
Selon le rapport de la gendarmerie marocaine basé sur le témoignage de la Marine royale et rapportée par la MAP, les deux jeunes avaient été interceptés par un patrouilleur du service anti-immigration qui, les prenant pour des trafiquants de drogue, les a sommés de s’arrêter. Emin et Pisly auraient alors pris la fuite, ignorant les tirs de sommation. « Ces coups de feu ont immédiatement causé la mort des deux personnes à bord, ainsi que des trous dans tout le bateau », selon le rapport. L’autopsie réalisée le 31 octobre 2013 par les autorités espagnoles indique que les deux jeunes ont été frappés au thorax et au visage avant d’être abattus. Une version qui contredit celle donnée par les autorités marocaines.
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Le ministre espagnol des Affaires étrangères d’alors, José Manuel Garcia-Margallo, avait assuré en 2013 que « l’incident » serait clarifié « très rapidement ». En décembre de la même année, le ministre-porte-parole du gouvernement marocain, Moustapha el Khalfi, avait annoncé qu’une enquête avait été ouverte et que ses résultats seraient transmis par « voie diplomatique » aux autorités espagnoles.
« Nous demandons au nouveau ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, de nous donner des réponses et de rendre justice. Que l’Espagne fasse pression sur le gouvernement marocain », exigent les familles. L’automne dernier, la Cour nationale a émis un mandat de perquisition et d’arrêt international contre les trois militaires marocains de la Marine royale accusés d’être les auteurs présumés de la fusillade qui a causé la mort des deux jeunes. Deux mois plus tard, en novembre, l’affaire était classée à la suite d’un appel du parquet.