Lors d’une conférence de presse organisée lundi par les parents des victimes, Driss Mohamed et Abdeselam Ahmed, ceux-ci ont révélé la présence d’une balle dans l’abdomen de Pisly et d’une autre balle dans le cou d’Emin. Mais l’autopsie fait également état de la présence de traces de coups sur les visages des deux victimes.
Néanmoins, comme les deux corps "ont été jetés à la mer avant d’être repêchés par la marine royale", il a été impossible pour le médecin légiste de déterminer la distance de tir des balles, mais les parents sont convaincus que celles-ci ont été tirées de près, comme "le prouvent les brûlures sur le cou d’une des victimes".
La version contredit celle donnée par les autorités marocaines. Selon un communiqué publié le 4 novembre dernier, "l’embarcation, qui a pris la fuite à l’approche d’une unité de la marine royale et refusé d’obtempérer malgré les injonctions répétées, a tenté une manœuvre de collision avec cette unité, (...) les éléments de la Marine Royale ont effectué un tir de sommation de 5 cartouches puis un tir au but qui a blessé mortellement les 2 occupants".
Les explications données par les autorités marocaines début novembre dernier ne semblent pas avoir convaincu les autorités espagnoles, qui exigent aujourd’hui que lumière soit faite sur cette affaire. Le Ministère des Affaires étrangères ainsi que l’ambassade d’Espagne au Maroc ont envoyé des demandes écrites aux autorités marocaines leur demandant de fournir rapidement d’autres informations utiles pour l’avancement de l’enquête.