« Est-ce que les méga événements font gagner de l’argent ? À mon avis non ! Mais par contre en termes d’investissement, on peut dire qu’on peut gagner 10 ans. Il faut savoir aussi que le PIB gagnera entre 1 et 2,5 points avec l’organisation de la Coupe du monde. Pour chaque point gagné, il y aura entre 50 000 à 60 000 emplois créés. Je pense que pour les prochaines années, il y aura énormément de création d’emplois », a analysé l’invité de l’Info en Face. Selon ses explications, les investissements étatiques ne sont pas faits selon la même logique que les investissements du secteur privé. « Ici on parle d’investissements en diplomatie, en sécurité, dans la santé, dans les infrastructures, dans la ligne à grande vitesse qui va probablement arriver à Marrakech, voire Agadir. Ce sont des choses dont l’État a besoin. C’est pour cela qu’il ne faut pas s’attendre à une rentabilité, en tout cas sur le court terme », a-t-il ajouté.
À lire :Mondial 2030 : quid des retombées touristiques pour le Maroc ?
Combien va coûter le Mondial au trio Maroc-Espagne-Portugal ? « Les premières estimations parlent de 50 milliards d’investissement pour les trois pays. On est sur une moyenne cohérente de 17 voire 18 milliards par pays. Tout dépend du nombre de matchs qu’on souhaite abriter et du nombre de stades qu’on propose à la FIFA. Si on prend les chiffres de la Coupe du monde en Russie, on parle de 15 milliards de dollars d’investissement. Si on prend les chiffres de la Coupe du monde au Brésil, on parle de 18 milliards de dollars. On est dans les chiffres classiques. Au Qatar, c’était 200 milliards d’investissements. C’était hors norme », a expliqué Hicham Gabriel, avant de faire un plaidoyer en faveur des entreprises marocaines. « Avant de commencer à lancer des appels d’offres pour la réalisation des projets, il faut penser d’abord aux entreprises marocaines pour qu’elles puissent bénéficier des investissements qui seront faits. À mon avis, les pouvoirs publics doivent se pencher sur cette question avant même de commencer à lancer les différents marchés, que ce soit pour l’organisation ou le développement des infrastructures », a-t-il insisté, conseillant aux autorités marocaines de suivre l’exemple du Qatar.
À lire :Voici combien va coûter le Mondial 2030 au Maroc
« Il faut que les entreprises étrangères s’associent avec des entreprises marocaines. Ça doit être une obligation ! Le Qatar a fait pareil en obligeant les entreprises étrangères à s’associer aux entreprises qataries pour pouvoir répondre à un certain nombre d’appels d’offres. Ça doit être aussi le cas au Maroc », a poursuivi l’expert.