Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...
Un début de matinée qui s’annonce mouvementé. Le quartier du Mâarif n’échappe pas à son ambiance habituelle. Des vendeurs de cassettes et autres CD audio élèvent d’un cran cette ambiance, donnant ainsi à cet espace un air de fête.
Il est presque 11h30. Nous sommes à l’arrêt des bus du boulevard Zerktouni, près du Twin Center de Casablanca. Une vingtaine de personnes, en majorité des jeunes, attendent le bus. Une couleur attire l’œil ; celle d’un sachet rose flambant neuf d’une marque internationale de lingerie. Sanaa, 25 ans, employée d’une société privée, n’hésite pas à bien le montrer.
Elle vient d’acheter pour 2100 dirhams, une robe de chambre en dentelle. Elle est apparemment heureuse, pas de regrets « On me paye 6500 dirhams net. Je suis obligée de sacrifier plusieurs choses pour me permettre d’acheter ces fringues. C’est presque le tiers de mon salaire. Mais peu importe, l’essentiel, c’est de me faire plaisir. J’adore cette atmosphère de confort, propice à l’inspiration et au bien-être qui existe dans les grandes boutiques », nous confie Sanaa. Cette dernière fait partie de cette catégorie de jeunes filles fascinées par les produits des nouvelles franchises et magasins huppés, installés au quartier du Mâarif.
« C’est une tendance. Je suis obligée de la suivre. Sinon on te taxe de « âroubia », qui veut dire « campagnarde ». Je préfère avoir quelques sous dans la poche et entendre dire, « Sanaa » s’habille trop bien et fait craquer les mecs », nous raconte cette jeune femme qui réside au quartier de l’Oulfa. Son franc-parler nous fait sourire.
Ses deux amies et collègues, Ilham et Hasnaa, ne sont pas du même avis. « J’achète mes jeans au marché Qoréa et puis je me moque du regard des autres. L’important, c’est de me sentir bien dans mes pompes ». Pour Hasnaa, l’affaire est réglée.
Elle met un foulard pour économiser les frais de la coiffure et porte une chemise et un jeans à la portée de tout le monde. Selon Samir, propriétaire d’une boutique branchée au Mâarif, « Il ne faut pas se fier aux apparences. Je reçois la visite d’une centaine de femmes par jour. Seules cinq ou six ne sortent pas les mains vides. Les autres viennent surtout pour avoir une idée sur les nouveautés et les prix », s’indigne Samir. Aujourd’hui, un certain nombre de magasins tient des soldes pendant toute l’année, même s’il est vrai que les gens ne s’y ruent plus comme avant.
Toutefois, il n’est pas toujours facile pour les consommateurs de savoir s’ils bénéficient vraiment d’une baisse de prix. « C’est la faute des commerçants. Ils attirent les clients avec leur publicité. Une fois dans la boutique, on se rend compte que les prix ne sont pas si intéressants que ça. Cette affluence vers les vêtements « tendance » n’est pas réservée aux jeunes filles.
Un peu plus loin, Halima, qui avoue difficilement avoir 46 ans, vient d’acheter un caftan pas comme les autres : court et sans manches pour la coquette somme de 4000 dirhams. « Il n’a rien à voir avec les caftans traditionnels généralement destinées aux cérémonies de mariage et aux fêtes familiales « C’est pratique, léger et estival. Il allie tradition et modernité. Je m’y sens à l’aise », affirme, le sourire aux lèvres, Halima, cadre dans une banque. Le caftan, qui reste la base de la mode marocaine, existe depuis toujours et au fil des années, il a connu toutes les transformations possibles et imaginables. Enfin, pour conclure, les Marocaines ne seraient-elles pas obnubilées par la mode ?
Du côté des vendeurs
Pour attirer la clientèle, en particulier la gent féminine, tous les moyens sont permis. Sitôt que le client met les pieds à l’intérieur de l’un de ces magasins, il est accueilli et mis à l’aise par un personnel courtois et d’une grande disponibilité, constitué en majeure partie de femmes.
Les vendeurs usent et abusent de différents stratagèmes afin d’écouler leurs marchandises le plus rapidement possible, pour ainsi réaliser des bénéfices. Un bon vendeur doit impérativement satisfaire son client qui cherche toujours le rapport qualité-prix avant quoi que
ce soit d’autre.
Il est également important que les vitrines soient alléchantes et qu’elles présentent toujours des nouveautés.
Le Matin - Jihane El Houari
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