Mina El Hammani - Photo : El Mundo
L’actrice marocaine, Mina El Hammani, est devenue célèbre en Espagne à l’âge de 24 ans, après des années d’effort et de sacrifice, deux valeurs que lui ont inculqué ses parents. Elle dénonce les discours de haine envers les immigrés, dont elle continue d’être également victime.
Née d’un père marocain qui a immigré en Espagne et a travaillé dans le BTP, et d’une mère qui a été employée à l’ambassade marocaine à Madrid en tant que cuisinière, Mina a travaillé dur pour décrocher son premier rôle de figurant dans « El Príncipe » avant d’obtenir le rôle important de Nur qui l’a rendue célèbre. « J’étais passée de Mina descendant acheter du pain en pyjama à une actrice célèbre. Et c’est difficile à gérer », explique-t-elle dans un entretien à El Mundo.
A la question de savoir si elle n’a pas marre de jouer des rôles de personnages arabes, Mina répond que depuis enfant, elle n’a « jamais regardé l’origine des personnages », car cela « conditionne d’où tu viens ». « C’est important que je le dise parce que cela me dérange que les gens prennent des choses de ma vie pour acquis. Si beaucoup de personnes d’autres origines peuvent opter pour des textes arabes, pourquoi l’inverse ne serait-il pas possible ? », se demande-t-elle.
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La jeune actrice précise qu’elle a eu du mal à faire comprendre aux gens qu’elle est une « actrice au-delà de [ses] origines ». Mina dit souffrir de ne plus avoir de vie privée. « Si tu vas à un endroit pour la première fois et qu’on te reconnait, tu ne prends plus autant de plaisir pour y retourner… Ça me manque de descendre acheter du pain et de ne pas me faire prendre en photo », déplore-t-elle.
Mina rassure qu’elle garde la tête sur les épaules parce qu’elle sait d’où elle vient et a reçu une bonne éducation de ses parents. « Je ne me suis jamais cru plus important que quelqu’un. Et je ne parle pas que des acteurs, je parle des gens qui croient qu’ils ont plus de droits que les autres parce qu’ils sont nés dans un pays riche et qu’ils ont des revenus élevés, je le vis depuis que je suis petite », souligne-t-elle, dénonçant les discours de haine envers les immigrés. « Quand je passe à la télévision, je ne suis plus le Maure, je suis l’Arabe », dénonce-t-elle.