Un ancien porte-parole et un ex-militant de Génération identitaire, mouvement politique de l’ultra-droite basé à Lyon et dissous en mars 2021 après une opération destinée à empêcher le passage de migrants entre la Haute-Garonne et l’Espagne, paient pour les tweets haineux envers le recteur de la mosquée de la ville, Kamel Kabtane. Ils ont écopé de quatre mois de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel de Lyon les a également condamnés à une amende de 5000 euros à payer solidairement.
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« Cette condamnation me confirme que […] nul ne peut faire l’objet d’un traitement aussi exécrable que celui dont j’ai été l’objet de la part d’individus qui, sous le couvert de la liberté d’expression, ont cru être en droit d’attenter à ma dignité et à mon honneur en mettant en cause mon appartenance à ce pays et l’action que j’ai entreprise depuis toujours au service du vivre ensemble et du pays », a réagi Kamel Kabtane dans un communiqué.
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Les deux mis en cause avaient pris pour cible en 2020 le recteur de la mosquée de Lyon, après l’avoir accusé d’avoir appelé à la prière pendant le confinement. Par la suite, ils étaient, à leur tour, accusés de « provocation publique à la haine ». Dans ses explications, Kamel Kabtane assurait à l’époque que le seul appel à la prière, lancé à Lyon pendant le confinement avait été celui lancé le 25 mars 2020, en même temps que sonnaient les cloches de toutes les églises de France en solidarité avec les soignants. Il était loin de convaincre les identitaires.
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Le 21 avril de la même année, le groupe a projeté sur le minaret de la mosquée de Lyon, un visuel dénonçant les appels à la prière musulmane. Sur ce visuel, on pouvait lire : « Lyon, Strasbourg, Marseille, Allemagne, Espagne. Stop ! Le chant du Muezzin ne résonnera pas en Europe ». Il avait également publié sur les réseaux sociaux une pétition réclamant l’expulsion du recteur vers l’Algérie. Sans oublier plusieurs tweets haineux, dont l’un affichant la photo de Kabtane à côté de celle de Salah Abdeslam, seul survivant du commando des attentats du 13 novembre 2015. Dans ce tweet, les identitaires affirmaient que les deux hommes avaient pour dessein « l’islamisation de la France ». Deux des trois membres du groupe seront identifiés, interpellés, avant d’être poursuivis devant la justice.