Le recteur de la Grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a exprimé son inquiétude après la revendication, par le mouvement d’ultradroite Génération identitaire, de la projection de visuels dénonçant des appels à la prière (adhan) sur le minaret du lieu de culte.
"C’est une prouesse digne des temps anciens ; c’est une forme de terrorisme intellectuel pour faire peur aux musulmans", a déclaré à l’AFP le recteur de la Grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane. Celui-ci précise avoir "écrit au préfet pour lui demander que l’État protège la mosquée".
L’action du mouvement d’ultradroite Génération identitaire est intervenue le mardi 21 avril. Photos à l’appui sur son compte Twitter, le mouvement a revendiqué, mercredi, avoir projeté sur le minaret de la mosquée de Lyon, un visuel dénonçant les appels à la prière musulmane. Sur ce visuel, on peut lire : "Lyon, Strasbourg, Marseille, Allemagne, Espagne. Stop ! Le chant du Muezzin ne résonnera pas en Europe". Un message qui rappelle les dénonciations de Marine Le Pen sur le même sujet.
Début avril, la présidente du Rassemblement national (RN) affirmait, dans une correspondance adressée au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, que des mosquées profitaient des consignes de confinement pour faire retentir l’appel du muezzin par haut-parleur. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait apporté un démenti formel au sujet de ces allégations, tout en précisant que la grande mosquée de Lyon s’était seulement associée à l’expression de solidarité des églises de France dont les cloches sonnaient le 25 mars pour faire retentir un appel à la prière.
"Le 25 mars, le muezzin a fait un appel, pour la première fois depuis 27 ans. Je suis inquiet ; on va être montré du doigt au moindre acte de solidarité", déplore Kamel Kabtane.