À l’approche du mois de Ramadan, des voix s’élèvent pour réclamer une formation religieuse adaptée aux Marocains résidant à l’étranger, notamment en France.
Ils pourront contracter des crédits immobiliers adossés à la garantie de Damane Sakane. L’Etat prêt à subventionner, à hauteur de 10%, tout investissement bénéficiant d’apports en devises de 25%.
Les banques réduiront au minimum les commissions et frais prélevés sur les transferts de fonds
Le Maroc est aux petits soins avec sa communauté établie à l’étranger. Source importante de devises pour le pays, quasiment au même titre que le tourisme, les Marocains résidents à l’étranger (MRE), pour l’essentiel basés en Europe occidentale, subissent de plein fouet les effets de la crise économique internationale. Les fonds qu’ils expédient au pays, après des années de croissance continue, ont commencé ces derniers temps à marquer le pas. Le recul est apparu depuis septembre dernier. A fin avril 2009, le repli est de 14%, par rapport à la même période de l’année précédente, selon les tout derniers chiffres de l’Office des changes.
Pour aider les MRE à faire face à la crise et donc à continuer à pourvoir le pays en devises, le gouvernement, dans le cadre du comité de veille anti-crise, a élaboré un plan comportant une palette de mesures en faveur des Marocains du monde. Chapeauté par le ministère chargé des MRE et celui des finances, en collaboration avec les banques notamment, ce plan sera dévoilé le 2 juin, à Casablanca (pour ce qui est du volet financier du moins). Selon des indications fournies par la Banque populaire et recoupées auprès de Bank Al Maghrib, parmi les mesures à annoncer (et qui font encore l’objet d’examen au moment au nous mettions sous presse), il y a d’abord celles qui sont destinées à faciliter les transferts de fonds. A la Banque populaire, on parle, d’une part, de la baisse des coûts de transfert et, d’autre part, de la diminution des commissions et frais concernant les opérations de change. S’agissant des coûts de transfert, il est évoqué la possibilité de renégocier les contrats d’exclusivité liant les banques marocaines à certains organismes de transferts, de sorte à ce que les MRE aient la possibilité de faire jouer la concurrence et donc bénéficier de baisses des commissions de transfert.
Rééchelonnement des crédits de clients en difficulté
Pour les opérations de change, les banques sont prêtes à « écraser » leur spread en divisant quasiment par deux les commissions et frais y afférentes. Ce sont là des signes sans doute encourageants en direction des MRE, mais cela suffira-t-il à enrayer la chute des transferts, sachant que cette chute a pour origine la crise qui affecte les économies des pays d’accueil de la communauté marocaine ? Cela ne semble pas échapper au gouvernement puisque celui-ci a prévu d’autres mesures à même de soulager les MRE en difficulté. Il s’agit principalement, à ce niveau, selon la Banque populaire, de la possibilité de rééchelonner les crédits contactés par des MRE en difficulté ; comme, par exemple, ceux exerçant dans le bâtiment (totalement en déconfiture) en Espagne.
Mais, semble-t-il, les mesures destinées à encourager les MRE à investir au Maroc sont les plus importantes, indique un responsable au ministère chargé de la communauté marocaine à l’étranger. Ainsi, il est question de les faire profiter de Damane Sakane, un produit destiné à la classe moyenne, à travers des garanties octroyées par l’Etat pour des prêts immobiliers. La mesure ne manque vraiment pas d’intérêt : elle boosterait le marché de l’immobilier, qui connaît un certain marasme, fournirait du travail aux entreprises de construction et permettrait de maintenir, voire d’intensifier, le flot des transferts des MRE, une fois sortis de la crise.
Enfin, dans le paquet de mesures pour les MRE, il y a aussi le soutien à l’investissement. Pour le moment, le dispositif à mettre en place n’est pas connu dans ses détails, mais des sources auprès du ministère de l’économie et des finances indiquent que l’Etat envisage, entre autres pistes, la possibilité de subventionner jusqu’à 10% tout projet d’investissement bénéficiant d’un apport en devises de 25% ; les banques se chargeant de financer le reste.
Le ministère délégué chargé de la communauté marocaine à l’étranger insiste toutefois pour souligner que le plan anti-crise en faveur des MRE ne comporte pas que des mesures d’ordre économique et financier. « Il s’agit aussi et surtout de faire en sorte que les Marocains, surtout les nouvelles générations nées dans les pays d’accueil, gardent intacts leurs liens avec le pays ».
Source : La vie éco - S. A.
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