Certains producteurs demandent la suppression de l’appellation melon “charentais” qualifiée d’abus de langage, hérité de l’époque royale. Sous Louis XIV, “la Charente va devenir terre de culture du melon. Reconnue alors comme étant l’une des régions de production les plus importantes”, explique à franceinfo l’association interprofessionnelle du melon (AIM), basée à Bordeaux. Le succès est tel que la Charente “va donner son nom au type de melon le plus consommé, le melon charentais”, a-t-elle ajouté. Sauf qu’aujourd’hui, “le melon charentais “vert” est essentiellement produit au Maroc et en Espagne”, révèle l’AIM. Quant au melon charentais « jaune », il est, lui, “majoritairement produit dans le Sud-Est et le Centre-Ouest de l’Hexagone”, précise l’association. D’où, la nécessité de supprimer cette appellation.
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Cette préoccupation est déjà portée à l’attention du ministère de l’Économie. “L’Europe s’est penchée dessus. L’appellation “charentais” va être interdite parce qu’elle désigne une variété, pas la provenance”, insiste Didier Dupuis, membre de l’Académie du melon. De nouvelles appellations ont été d’ores et déjà proposées. “On pourrait dire melon du Poitou”, propose Fabrice Berge, producteur de melons charentais à Vendeuvre, reconnaissant toutefois qu’il faut “encore réfléchir, puisqu’il y a déjà le melon du Haut-Poitou qui a toujours existé”. Seule la commission économique pour l’Europe (CEE-ONU) qui dirige l’UNECE, un groupe de travail des normes de qualités agricoles, est habilitée à changer ou non l’appellation melon “charentais”.