Un réfrigérateur en argile, qui fonctionne sans électricité et peut conserver les aliments pendant 15 jours. C’est l’invention créée il y a quelques années par Rawya Lamhar, une jeune ingénieure marocaine.
Le transport de produits pétroliers s’apprête à franchir un nouveau pas dans sa modernisation. Au lieu de camions-citernes, c’est un pipeline qui alimentera l’aéroport Mohammed V en carburant pour avions (« jet » dans le jargon professionnel). Le « tuyau » partira directement de la raffinerie de Mohammédia. Les études pour en arrêter le tracé sont toujours en cours, affirme-t-on, mais, selon les indiscrétions qui ont filtré, le tracé devrait longer l’autoroute . Une solution destinée à éviter les inutiles problèmes d’expropriation (sachant que l’emprise d’une autoroute déborde d’au moins 10 m de chaque côté de la voie, proprement dite).
Ce projet de logistique, approuvé par la Commission des investissements, comprend également la construction (ou la pose) de deux autres pipelines qui vont relier Mohammédia à Marrakech : le premier alimentera en carburant « jet » l’aéroport de Marrakech-Menara, et le second un dépôt de carburants qui sera construit, selon toute probabilité, à Benguerir. La capacité de ce terminal, qui devait initialement être installé à Marrakech, est de 50.000 à 90.000 m3, selon une source à la Samir.
Le pipeline, mode de transport le plus économe en énergie
Le projet dans sa totalité (Mohammédia-aéroport et Mohammédia-Marrakech) devrait coûter quelque 2,5 milliards de dirhams et voir le jour dans deux ans, l’étude de faisabilité ayant déjà été réalisée. La Samir, qui a initié ce projet, a créé une filiale du nom de Société de transport et de stockage des produits pétroliers (STSPP), qui s’occupera de la gestion de ces pipelines.
Cependant, la société, selon des responsables à la Samir, est ouverte à tous les distributeurs qui veulent y participer. Car, tient à préciser la même source, ce qui va changer avec ces projets, c’est « seulement » le mode de transport, le schéma de distribution actuel restant le même. Autrement dit, la Samir ne fera qu’acheminer les produits vers les dépôts, et ce sont les sociétés de distribution qui s’occuperont ensuite de la commercialisation. « D’ailleurs, nous en avons discuté avec les sociétés de distribution et leur avons présenté l’ensemble du projet », confie le responsable à la Samir.
Bien évidemment, ce projet de modernisation de la logistique du transport répond, selon ses initiateurs, à plusieurs préoccupations. D’abord, assurer la sécurité de l’approvisionnement grâce à cette liaison directe entre la raffinerie et l’utilisateur. « Avec le transport de produits pétroliers par route, une ville aussi importante et emblématique que Marrakech ne dispose parfois que d’une journée de stock de sécurité. Avec les deux pipes, la ville n’aura en quelque sorte qu’à ouvrir le robinet pour s’alimenter.
C’est important quand on sait le développement tous azimuts que connaît la ville de Marrakech et sa région », confie un connaisseur du dossier. La deuxième préoccupation tient, elle, à des considérations environnementales et de sécurité routière. Il est évident, en effet, que les pipelines présentent infiniment moins de risques à tous points de vue, selon les experts : moins de rejets donc moins de pollution et, surtout, moins d’accidents sur les routes.
Dans tous les cas, le pipeline, il faut le rappeler, est aujourd’hui le mode de transport (de carburants et de produits pétroliers en général) le plus utilisé en Europe. Les pays et les villes du Vieux Continent sont en effet entièrement reliés les uns aux autres par des tuyaux, depuis longtemps pour certains. Ainsi, Genève et toute la région de la Suisse romande sont, depuis trente ans déjà, alimentées en toutes sortes de produits pétroliers par un pipe de 600 km qui vient directement des raffineries du Sud de la France. De même, presque tous les grands aéroports du monde sont directement reliés à des raffineries.
Selon des experts, outre les avantages environnementaux évidents qu’il offre, ce mode de transport « permet d’économiser beaucoup plus d’énergie que le bateau, le rail ou la route ».
Source : La vie éco - S.A.
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