Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le militant associatif, Mohamed Reda, raconte l’histoire de trois jeunes Marocains qu’il a croisés en chemin, samedi 2 mai à Agadir. "Après l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, ils ont refusé de me donner une autorisation pour rejoindre ma ville et m’ont demandé de rester dans un dispensaire, raconte un ouvrier du bâtiment, bloqué à Tata. […] Je ne peux pas rester alors que ma famille m’attend". Mohammed vit avec ses parents, sa sœur malade, sa femme et ses enfants, à Imintanout, à plus de 300 km de Tata.
Sans transport routier et ferroviaire, il décide alors de parcourir ces kilomètres à pied pour regagner le domicile familial. Après 8 jours de marche, Mohamed Réda le rencontre sur la route. "Je suis fatigué et mes pieds sont enflés. Je dors quatre heures dans les montagnes et continue mon chemin le ventre vide, sauf si, sur ma route, je tombe sur un village", lui raconte-t-il. Il lui confiera qu’il avait été attaqué plusieurs fois par des sangliers. Pire, il avait échappé à la mort, car des villageois l’avaient pris pour un des nomades qui détruisent leurs récoltes et voulaient en découdre avec lui.
Réda le prend dans sa voiture. Le militant associatif rencontre deux autres jeunes. Tawfiq parcourait les rues d’Ouled Teima pour rallier Damnet à plus de 300 km tandis que Yassine, lui, marchait vers Berrechid à plus de 400 km pour regagner la même ville. Ces deux jeunes ont été licenciés dans une des fermes à cause de la propagation du covid-19 et expulsés par leurs logeurs.