Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».
Les deux principales associations de Marocains en Espagne, ATIME et CODENAF, ont exprimé leur rejet total du contrat d’intégration, une proposition électorale du Parti Populaire visant à durcir les conditions d’installation en Espagne des immigrés.
L’Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne refuse l’utilisation des immigrés comme monnaie d’échange dans les élections législatives du 9 mars prochain et considère la proposition de la droite espagnole comme une atteinte aux droits fondamentaux des immigrés.
Le chef de file et candidat du parti à la présidence du gouvernement Mariano Rajoy, a expliqué que l’immigré s’engagera dans ce contrat à respecter les lois et les habitudes des Espagnols, à apprendre la langue, à payer ses impôts et ses taxes comme les autres, à s’efforcer à s’intégrer, et à retourner dans son pays d’origine s’il n’a pas réussi à trouver un emploi au bout d’un certain temps.
ATIME juge que ces mesures sont inconstitutionnelles et inapplicables puisque les droits, devoirs et le respect des lois ne nécessitent pas des contrats additionnels et il n’est pas question d’utiliser les immigrés comme monnaie d’échange. Les habitudes relèvent de la liberté individuelle et tout à chacun est libre de les pratiquer comme bon lui semble, à condition qu’elles ne soient pas en contradiction avec les lois, ajoute l’Ong qui souligne que l’on ne peut obliger les immigrés à suivre des habitudes espagnoles comme la sieste ou de la danse de la jota.
L’Ong a appelé le PP à renoncer à cette proposition et à ne pas utiliser les immigrés dans la bataille pour les élections législatives du 9 mars prochain.
CODENAF, une autre Ong marocaine, a appelé les partis politiques espagnols à ne pas utiliser un thème aussi sensible que l’immigration comme arme aiguisée pour une poignée de votes. Pour CODENAF l’intégration des immigrés dans la société espagnole passe par des projets et des initiatives tendant à promouvoir l’entente, la cohabitation et la diversité culturelle et non pas à travers la signature de contrats.
L’unique cadre d’intégration du collectif des immigrés reste la Constitution espagnole qui garantit les droits et fixe les devoirs de tous les citoyens sans discrimination sur la base de la race, la religion ou l’origine, estime l’Ong.
Plusieurs partis politiques, dont le Parti socialiste ouvrier espagnol, du président du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, et des syndicats espagnols ont durement critiqué cette proposition électorale du PP.
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