Certes, le Maroc a enregistré des avancées significatives pour garantir internet mais des défis majeurs restent à relever.
Le secteur des télécoms est sans conteste un de ceux qui tirent l’économie marocaine vers le haut. Ouvert à la concurrence et disposant d’un cadre législatif et réglementaire bien ficelé, il enregistre une croissance soutenue. C’est ce qui ressort du rapport d’activité pour 2006 que vient de rendre public l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Même si les chiffres sont sortis tard, il est intéressant d’en prendre connaissance, sachant qu’ils ne souffrent d’aucune approximation et par conséquent reflètent exactement l’activité de l’année écoulée.
Si la téléphonie fixe marque le pas et enregistre même un léger recul, la téléphonie mobile confirme sa bonne santé. Ainsi, pour cette dernière, le nombre de clients a progressé de 29 % par rapport à l’année précédente, à 16 millions, et le taux de pénétration est passé de 41,5 à 53,5%. Les deux opérateurs alors en activité, en l’occurrence Maroc Telecom et Méditel, ont tous deux profité de la belle orientation de ce segment, mais leurs parts de marché restent stables avec 67% pour le premier et 33% pour le second.
Fait marquant, le SMS est bien entré dans les mœurs en matière de communication. Le nombre de messages échangés en 2006 est de 1,48 milliard au lieu de 1,17 milliard une année plus tôt, soit une hausse de 26,5 %.
La qualité avérée confirmée par une récente enquête et le coût abordable de ce moyen de communication expliquent son succès et laissent présager une croissance continue dans les années à venir.
Il est certain que Wana, au côté des deux autres opérateurs, donnera un second souffle à la téléphonie mobile (une fois la contrainte de la mobilité restreinte levée), décidément bien ancrée chez le consommateur marocain. En fait, plus d’un Marocain sur deux, plus précisément 53% de la population, utilise le téléphone mobile.
Le fixe, victime de la poussée du mobile
On ne peut pas en dire autant pour le fixe, victime de la désaffection des clients, plus portés sur le mobile. Il a perdu quelque 75 000 abonnés, ceux-ci n’étant plus que 1,266 million en 2006. Aujourd’hui, le fixe se cantonne dans l’abonnement nécessaire à une connexion ADSL. Ainsi, son taux de pénétration dépasse à peine les 4%.
La part des différents segments du marché du fixe est relativement stable par rapport à 2005. Les abonnés professionnels ont cependant progressé de deux points pour atteindre le taux de 23,4 %. Les publiphones qui quadrillent le pays jusqu’aux coins les plus reculés gardent les mêmes parts de marché, soit un peu plus de 12%. Le reste revient aux résidentiels.
L’arrivée sur le marché de Méditel n’a pas encore induit de changements visibles. Il est vrai que dans un marché stagnant et face à un opérateur bien établi, les performances ne sont pas évidentes, en tout cas non immédiates. Surtout que Maroc Telecom a fourni, et continue de fournir des efforts soutenus. « Phony » et « Al Manzil », selon nombre d’utilisateurs, offrent des conditions alléchantes. Les offres de double crédit « Al Manzil » sont devenues quasiment structurelles et mensuelles.
Internet : un taux de pénétration encore faible
Internet est le marché qui manifeste certainement le plus de vigueur. Comparativement à 2005, le nombre d’abonnés a crû de 12%, à près de 400 000. Avec un taux de pénétration de 1,34% en 2006, le potentiel reste très important. L’écrasante majorité des abonnés (98%) ont opté pour l’ADSL. Le reste est partagé entre les forfaits, l’internet sans abonnement, les liaisons louées et le classique. Au total, 6 millions d’utilisateurs sont comptabilisés par l’Agence en 2006 alors qu’ils n’étaient que de 4,6 millions l’année précédente. De nouveaux produits, introduits par les opérateurs en 2007 comme, par exemple, la 3G, devraient continuer à promouvoir internet à travers le pays. Espérons que l’UMTS ne tardera pas trop à être lancé au Maroc...
La vie éco - N.E.A.
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