Un Marocain expulsé d’Espagne

5 mars 2022 - 16h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Un Marocain de 25 ans vient de perdre son procès en appel contre la décision de son expulsion du territoire espagnol pour menace à la sécurité nationale, prononcée en 2018 par les autorités espagnoles.

La Chambre administrative de l’Audience nationale a rejeté l’appel interjeté par le Marocain, détenteur d’un diplôme de baccalauréat en sciences et technologies en Espagne et inscrit dans une université en 2016. Né à Al Hoceima au Maroc en 1997, le jeune homme résidait en Espagne depuis des années et, selon le registre central des étrangers, avait un permis de séjour temporaire qui a expiré en avril 2004, avant d’obtenir un permis de séjour de longue durée en mars 2011 et de s’installer dans une municipalité espagnole avec sa mère et son frère en 2012, fait savoir El Confidencial Digital.

À lire : Espagne : un présumé terroriste expulsé au Maroc

Selon les services antiterroristes, le jeune homme et son frère « ont subi un profond processus d’auto-endoctrinement et de radicalisation ». Ils ont célébré les attentats de Paris de 2015 revendiqués par Daech et ont même exprimé le souhait que « quelque chose de similaire se produise en Espagne ». Sur son profil WhatsApp, le jeune homme a mentionné qu’il « n’aime pas beaucoup les Juifs », ce qui avait poussé la police à le considérer comme un extrémiste religieux.

Mais le Marocain souffrait en réalité d’un grave déséquilibre psychologique qui le rendait soudainement violent et agressif et lui suscitait des envies de suicide. Pour ces raisons, les autorités ont estimé qu’il constituait une « menace pour la sécurité publique espagnole ». Un djihadiste avec des idées de suicide peut rapidement perpétrer une attaque terroriste, avait alerté la police qui a demandé au Secrétaire d’État à la sécurité d’engager une procédure administrative d’expulsion du territoire national.

À lire : Un Marocain pro-Daech expulsé d’Espagne

Se basant sur l’article 54.1.a) de la loi organique 4/2000 du 11 janvier sur les droits et libertés des étrangers en Espagne et leur intégration sociale, qui interdit à ces derniers « de participer à des activités contraires à la sécurité nationale ou susceptibles de nuire aux relations de l’Espagne avec d’autres pays… », l’autorité a décidé, le 16 novembre 2018, d’expulser le Marocain avec « l’interdiction d’entrer en Espagne pendant une période de dix ans ».

Une décision contestée par le Marocain qui a dénoncé « un manque de preuves valables en droit permettant de prouver » sa culpabilité. « La sanction d’expulsion et l’interdiction d’entrée pour la durée maximale applicable sont suffisamment motivées et respectent le principe de proportionnalité, sans que le concours d’aucune infraction normative ne soit apprécié », a tranché le juge administratif en appel.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Terrorisme - Droits et Justice - Expulsion - Etat islamique - Daech

Aller plus loin

Espagne : un Marocain pro-Daech condamné à neuf mois de prison

La justice espagnole a condamné un jeune Marocain à 9 mois de prison pour les crimes d’auto-endoctrinement et d’auto-entraînement terroriste. Le jeune homme a bénéficié d’une...

Turquie : arrestation d’un Marocain pro-Daech

Les autorités turques ont annoncé, lundi, le démantèlement d’une cellule djihadiste liée à l’État islamique Daech. 14 individus, dont un Marocain, ont été interpellés lors de...

L’Espagne expulse un criminel marocain

La justice espagnole a ordonné l’expulsion d’un Marocain arrêté mi-juin dans la municipalité de Cocentaina (Alicante) pour divers délits.

Espagne : un présumé terroriste expulsé au Maroc

Les autorités espagnoles ont expulsé au Maroc un individu arrêté en mars dernier dans la ville espagnole de Basauri au Pays basque pour incitation à des actions terroristes...

Ces articles devraient vous intéresser :

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...

Il y a 13 ans, Imad Ibn Ziaten était assassiné par Mohamed Merah

Toulouse accueille ce mardi 11 mars l’hommage national aux victimes du terrorisme. Latifa Ibn Ziaten, dont le fils Imad a été assassiné par Mohamed Merah il y a treize ans, est une figure active de la lutte contre la radicalisation et de la promotion...

Maroc : WhatsApp banni pour la Gendarmerie royale

Suite à la décision de justice annulant un procès-verbal dressé via WhatsApp, la Gendarmerie royale a invité les commandements régionaux, casernes, centres et patrouilles au respect strict des textes en vigueur et à éviter d’envoyer tout document via...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Coup de filet au Maroc contre une cellule terroriste planifiant des attaques

Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.