La récession au Maroc sera bien pire que prévu en 2020
Alors que le Centre marocain de conjoncture (CMC) tablait sur une contraction de la croissance nationale de −3,2% en 2020, elle devrait s’établir à −6,2%.
Le Maroc se retrouve dans une sévère récession et historique depuis 1995 à cause de la crise sanitaire liée au covid-19. C’est ce qu’indique un rapport de suivi de la banque mondiale sur la situation économique du royaume.
Fini l’embellie des 20 dernières années. Le coronavirus a produit un choc soudain sur l’économie marocaine, lequel a provoqué une brusque récession sans précédent.
"Le PIB réel devrait se contracter de 4% en 2020 dans le scénario de référence, ce qui contraste fortement avec l’expansion de 3,6% attendue avant l’épidémie. Peu de secteurs ont été épargnés, mais la contraction est principalement due à une baisse de la production de biens et de services, à une baisse des exportations, à une perturbation des chaînes de valeur mondiales, ainsi qu’à une baisse du tourisme due aux restrictions de voyage et à la fermeture des frontières", relève la banque mondiale, ajoutant qu’une extension des mesures d’endiguement aura un impact négatif à court terme sur la croissance du PIB réel.
"Les effets négatifs combinés ont conduit à des pertes d’emplois et de revenus généralisées. L’aide gouvernementale a partiellement compensé la perte de 19% des ménages", a déclaré l’institution de Bretton Woods, prédisant un déficit du compte courant à 8,4% en 2020. Un déficit qui reflète une forte baisse des recettes d’exportation et du tourisme ainsi que des transferts. La banque mondiale affirme que le déficit budgétaire global devrait se creuser à 7,5% du PIB en 2020, près de 4 points de pourcentage de plus que prévu avant covid-19. De même, la dette publique, y compris la dette extérieure, devrait augmenter mais rester soutenable.
L’institution note par ailleurs que la réponse proactive du gouvernement marocain a permis au pays d’éviter une épidémie massive et de sauver des vies. "Face au risque d’une pandémie prolongée, passer d’une phase d’atténuation à une phase d’adaptation est la clé pour assurer une économie marocaine résiliente, inclusive et en croissance. Malgré la volatilité probable de la phase de reprise économique, le Maroc a l’opportunité de construire une économie plus durable et résiliente en développant une stratégie d’adaptation similaire à son approche sur le front environnemental", conclut la banque mondiale.
Aller plus loin
Alors que le Centre marocain de conjoncture (CMC) tablait sur une contraction de la croissance nationale de −3,2% en 2020, elle devrait s’établir à −6,2%.
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