Maroc : la TVA, bête noire du secteur informel

4 mars 2021 - 15h20 - Economie - Ecrit par : J.K

La Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) représente « la principale composante » fiscale que redoutent le plus, les acteurs du secteur informel. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Intitulé « Le secteur informel au Maroc : principales caractéristiques et tendances d’évolution », l’étude a permis de révéler que « les chefs d’unités de production informelles (UPI) s’approvisionnent en amont, auprès de fournisseurs qui eux-mêmes, sous-déclarent ou travaillent dans l’informel. Ceci leur permet d’acheter sans facture réglementée, et donc d’échapper à la facturation en mode TVA ». Une situation liée au manque d’inclusion financière des UPI et au manque de liquidité, « principal handicap » pour le secteur informel, caractérisé par sa fragilité et l’irrégularité des recettes financières.

De plus, l’augmentation du SMIG oblige la plupart du temps, les entreprises surtout les TPE et les PME à réduire leur personnel ou simplement éviter de les déclarer. L’effet « revenu global » porte également atteinte au développement des UPI, principalement, le taux de croissance du revenu national brut (RNB) par habitant, ont indiqué les auteurs de l’étude, soulignant que les réglementations astreignantes dont, les textes de lois, les documents à fournir, ainsi que les multiples formalités à remplir pour la mise en place d’une petite entreprise, sont éprouvantes, en temps ou en argent, et plutôt compliquées, vu le niveau d’instruction des chefs d’UPI.

La crise actuelle a levé le voile sur la faiblesse du secteur informel et révélé l’importance des aides publiques mises en place pour accompagner le pouvoir d’achat de ses effectifs employés. Ainsi, pour affermir la résistance du secteur et développer sa performance économique, « une stratégie nationale dédiée aux activités informelles reposant sur une approche intégrée et cohérente est indispensable ». Cela doit prendre en compte plusieurs dimensions, principalement l’accès au financement et au marché, la formation, la sécurité sociale, la réforme du dispositif fiscal et l’amélioration de la gouvernance, notamment en termes d’allègement et d’adaptation de la réglementation en vigueur, a souligné l’étude du HCP.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Haut Commissariat au Plan (HCP) - Emploi - TVA

Aller plus loin

Informel au Maroc : encore un an d’amnistie

L’amnistie sur l’informel a été reconduite pour une année au Maroc. Cette mesure visant l’intégration de certaines activités dans le secteur organisé, offre une seconde chance...

Maroc : le remboursement de la TVA démarre la semaine prochaine

Le remboursement des arriérés de TVA des entreprises privées annoncé par le gouvernement va démarrer la semaine prochaine et sera progressif jusqu’en avril 2022.

Tanger : des zones industrielles dédiées aux unités informelles

Les travaux des nouvelles zones industrielles à Tanger, mises en place dans le cadre de la lutte contre l’informel, avancent à grands pas. Les premières livraisons sont prévues...

L’informel, l’autre fléau qui gangrène l’économie marocaine

L’évolution inquiétante de l’informel sur le marché marocain préoccupe le Haut commissariat au plan (HCP) qui a présenté le 2 mars une étude sur les causes et conséquences de ce...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc se prépare à devenir la nouvelle base régionale de la FIFA

Le Maroc veut créer les conditions pour accueillir le siège régional de la Fédération international de football association (FIFA). Le projet de Loi de finances 2025 prévoit des incitations fiscales visant à faciliter le développement des activités de...

Médecins maghrébins en France : l’exil comme solution ?

Après une percée au premier tour des législatives françaises, la perspective de voir le Rassemblement national (RN) présidé par Jordan Bardella, qui place l’immigration au cœur de la campagne électorale, remporter la majorité absolue le 7 juillet,...

Maroc : vers la suppression de la TVA sur certains produits ?

Des députés de l’opposition parlementaire continuent d’appeler à l’exemption de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur tous les produits de base à forte consommation afin de soutenir le pouvoir d’achat des Marocains en cette période d’inflation.

Maroc : voici les villes où les prix ont augmenté (et baissé)

Légère hausse des prix à la consommation au Maroc en mai 2024. L’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une augmentation de 0,4 % par rapport au même mois de l’année dernière, selon les données publiées par le Haut-Commissariat au Plan...

L’Europe renforce ses sanctions commerciales contre le Maroc

L’Union européenne (UE) affiche sa détermination à utiliser pleinement les instruments de défense commerciale pour protéger son industrie et les emplois qu’elle génère du Maroc.

Auto-entrepreneur au Maroc : voici le guide fiscal 2024 (pdf)

La Direction générale des impôts (DGI) vient de publier un guide sur le régime fiscal de l’autoentrepreneur. Un document qui reprécise les conditions d’obtention de ce statut ainsi que les avantages fiscaux y afférents.

Statut d’auto-entrepreneur au Maroc : après l’euphorie, le flop ?

Lancé en 2015, le statut auto-entrepreneurs semble ne plus être une solution à l’informel et au chômage. Le bilan en est la parfaite illustration.

Maroc : après un fort rebond, l’économie devrait ralentir en fin d’année

L’économie marocaine, après un troisième trimestre 2024 en fanfare, devrait connaître un léger ralentissement de sa croissance au cours des prochains mois. C’est ce qu’indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son dernier rapport.

Le Maroc à la recherche de ses cerveaux parmi les MRE

Conscient de l’importance de sa diaspora, le Maroc accentue ses efforts pour attirer les compétences marocaines résidant à l’étranger.

Évasion fiscale au Maroc : Seuls 2% des contribuables paient 80% de la TVA

La plupart des contribuables marocains ne paient pas leurs impôts, générant un manque à gagner important, de l’ordre d’un milliard de dirhams, à l’État marocain.