La filière des agrumes au Maroc est confrontée à d’énormes difficultés liées à la baisse de production du fait de la rareté des précipitations, ce qui affecte sa présence sur les marchés internationaux.
Le 2e sommet Afrique-UE a clôturé hier ses travaux à Lisbonne. Quelque 70 chefs d’Etat et de gouvernement auront fait le déplacement à la capitale portugaise. Le président du sommet, José Socrates, Premier ministre portugais, qui assure la présidence de l’UE, a déclaré que ce sommet devra instaurer une véritable « stratégie conjointe » entre les deux continents. Un plan d’action définissant 8 partenariats devrait être mis en œuvre dans les 3 prochaines années.
Cette déclaration a souligné le caractère « ambitieux » de ce 2e sommet. A l’heure où nous mettions sous presse, les détails de ce plan n’étaient pas encore connus. Socrates n’a pas manqué également de qualifier cette rencontre de « sommet entre égaux ». Les travaux, qui auront duré 2 jours, ont permis aux différents chefs d’Etat de traiter de sujets de tout ordre : sécurité, démocratie et droit de l’homme, migration, commerce, questions énergétiques…
Du côté marocain, SM le Roi Mohammed VI était représenté par le Premier ministre Abbas El Fassi. Ce dernier a fait la lecture du message royal dans lequel le Souverain a insisté sur l’opportunité qu’offre ce sommet dans l’instauration de nouvelles bases de partenariat entre les deux continents. Ce partenariat doit s’inscrire en priorité dans le cadre de la promotion de la paix et de la sécurité, le renforcement de la coopération dans les domaines économiques, sociaux, techniques, culturels et humains. Le Souverain a rappelé la nécessité que « la mondialisation devienne une force positive pour le développement et non un facteur de marginalisation ». Il espère voir les accords de partenariat économique, que l’UE est en train de négocier avec les différentes régions d’Afrique, répondre aux attentes des pays africains.
Par ailleurs, Abbas El Fassi, accompagné d’une délégation composée notamment de l’ambassadeur du Maroc au Portugal, Samer Aarour, et de la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et à la Coopération, Latifa Akherbach, s’est entretenu avec plusieurs responsables africains et européens. Ces rencontres ont porté sur la nécessité de renforcer le dialogue entre le Maroc et les pays d’Afrique et de développer sa coopération avec les partenaires européens. La dynamique que connaît le Royaume sur les plans politique, économique et social, les résultats encourageants dans le renforcement de l’Etat de droit n’ont pas manqué de susciter un grand intérêt de la part des responsables européens et africains. Ce qui peut faciliter la mise en place d’un partenariat stratégique.
Selon Socrates, le sommet a aussi le devoir de donner de l’espoir aux victimes des conflits au Darfour et en Somalie. D’ailleurs, une centaine de manifestants se sont rassemblés samedi devant le siège abritant le sommet pour dénoncer les conditions difficiles dont souffre la population à Darfour.
5,5 millions d’immigrés clandestins
José Luis Zapatero, chef du gouvernement espagnol, a qualifié la lutte contre l’immigration clandestine de « résultat dramatique d’un échec collectif ». Il propose en l’occurrence un « pacte » entre les deux continents pour lutter contre le phénomène, « qui produit des citoyens vulnérables aux mafias et abus », ajoute Zapatero. Ce pacte se basera sur trois axes : scolarisation, emploi des jeunes et développement des infrastructures pour dynamiser le tissu social et économique des pays d’origine.
La population d’immigrés vivant clandestinement dans l’UE a été estimée à plus de 5,5 millions de personnes en 2005, selon le Conseil de l’Europe. La conférence euro-africaine sur la migration et le développement, tenue en juillet 2006 à Rabat, a conclu à la nécessité d’une concertation entre les continents. « La réponse au problème de migration doit être collective, transrégionale, multidimensionnelle et surtout humaine », a indiqué le Souverain dans son message. La prochaine conférence euro-africaine, prévue en France au 2e semestre 2008, pourrait déboucher, espère-t-on, sur un entérinement du plan d’action de Rabat et une meilleure prise en charge des mouvements migratoires.
L’Economiste
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