L’ouvrage raconte l’histoire d’une Marocaine de famille modeste, Titima, qui a été victime de viol pendant son enfance et donnée en mariage à l’âge 17 ans à un homme qu’elle n’aime pas, duquel elle finit par divorcer après avoir découvert son homosexualité. C’est alors qu’elle commence à défier son entourage et exprimer ses points de vue sur la religion et les coutumes au Maroc où le Code pénal condamne l’homosexualité à une peine allant jusqu’à trois ans de prison.
L’auteure du livre, l’écrivaine marocaine de 25 ans, Fatima Ezzahra Amezgar, dénonce les pressions menées sur les organisateurs de l’événement pour qu’ils retirent son livre du Salon, juste avant une séance de dédicace. « Si aujourd’hui ils défendent l’homosexualité, demain on lira les mémoires des personnes qui ont des relations sexuelles avec leurs sœurs, leurs mères ou leurs filles… », a réagi le leader salafiste, Hassan el Kattani, sur sa page Facebook, tentant de justifier la décision des autorités.
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Le ministère de la Culture, pour sa part, a expliqué que le roman de Fatima a été retiré parce qu’il n’aurait pas été régulièrement enregistré sur la liste des ouvrages à exposer lors du Salon. « Les arguments avancés par le ministère sont infondés et sa décision est illégale », a déclaré à EFE, l’écrivaine et professeure d’arabe dans un lycée de Casablanca, sa ville natale. « Il serait illogique de censurer l’ouvrage. Aujourd’hui, tout passe sur les réseaux sociaux qui ne peuvent être surveillés », a déclaré le président du Conseil national des droits de l’homme, laissant entendre que le livre pourrait circuler malgré sa censure officielle.
« Je l’ai écrit pour défendre la coexistence. J’ai été choqué quand j’ai découvert l’hostilité de la société envers les membres de la communauté LGTB+ », a souligné Fatima, invitant les institutions et les responsables politiques marocains à légiférer en faveur de la population LGBT+. Après cette polémique, le livre est devenu un best-seller dans le royaume. L’auteure prévoit des traductions en plusieurs langues. Elle travaille déjà sur un autre roman basé sur des dialogues entre prisonniers et intitulé « Femmes castrées ».