Malika El Aroud, condamnée pour terrorisme en 2008, est décédée à l’âge de 64 ans. Cette femme, qui avait la double nationalité belge et marocaine, avait été déchue de sa nationalité belge en 2017 pour avoir « gravement manqué à ses devoirs de...
Des ministres, des hauts commis de l’Etat, des politiciens et des barons de la drogue, se côtoient dans les carrés "VIP" des prisons marocaines. Dans la prison "Zaki" à Salé, ou celle de "Oukacha", à Casablanca, de luxueuses cellules climatisées sont réservées à des détenus d’exception.
Sur les 65.000 personnes détenues au Maroc, seuls 5% ont droit à un traitement spécial. Les autres purgent généralement leurs peines dans des conditions inhumaines à tous les niveaux. Ils n’ont droit qu’à 1,2 m² par prisonnier, contre les 9m² en vigueur au niveau international, rapporte le quotidien Al Massae.
Les riches détenus ont droit à des cellules spacieuses, luxueusement équipées, et peuvent recevoir leurs familles dans des espaces privés. Ils ont même le privilège de sortir de prison et de passer des soirées entières avec leurs maîtresses, ou dans des boites de nuit. Certains prisonniers voyagent même hors du Maroc.
Parmi les célèbres prisonniers qui ont eu droit à des traitements de faveur à la prison Oukacha de Casablanca, Al Massae cite Abdelmoughit Slimani, ancien président de la communauté urbaine de Casablanca, beau-frère du défunt puissant ministre de l’Intérieur Driss Basri.
L’homme condamné à 16 ans de prison en 2007, a été gracié en 2009. Accusé de dilapidation de deniers publics, Slimani a été condamné récemment à verser une amende de 140 millions de dirhams.
Abdelaziz Izzou, ancien directeur de la sécurité des palais royaux du Maroc, condamné à deux ans de prison, dont 18 mois fermes pour corruption dans le cadre de l’affaire du baron de la drogue "Bin Louidane", avait lui aussi droit à un traitement spécial.
Izzou n’avait de contact qu’avec son domestique sahraoui, qui lui cuisinait tout le temps de bons tajines "soussis". Il n’avait pratiquement pas de rapports avec les autres prisonniers, comportement que lui avait imposé son métier d’ancien premier sécuritaire du Royaume.
Très élégant, l’ex-préfet de police de Tanger passait son temps à lire de la littérature française ou à faire du sport pendant sa balade quotidienne. Des mesures de sécurité draconiennes étaient dressées autour de ce prisonnier, que personne ne pouvait approcher.
Des barons de la drogue comme Mourad Bouziane, surnommé l’empereur de la cocaïne à Casablanca, ou encore Mohamed El Ouazzani, alias El Nene, avaient fait de leurs cellules de véritables petits palaces, dans leurs prisons respectives de Casablanca et Kénitra, avant qu’ils ne s’évadent.
Bouziane avait été rattrapé moins de 24 heures plus tard, alors qu’El Nene avait réussi à quitter le Maroc avant d’être interpellé en Espagne et extradé vers le Maroc deux ans après son évasion en 2007.
On raconte que le baron sebtaoui incarcéré à la prison de Kénitra, menait une vie de pacha dans ses cellules suréquipées. Quand il s’absentait pour ses soirées de fêtes hors des murs de la prison, il se contentait de téléphoner à ses geôliers pour les prévenir qu’il allait prolonger ses vacances.
Al Massae rapporte que les détenus de la "salafia jihadia" condamnés dans des affaires de terrorisme bénéficient également de traitements privilégiés. C’est dans leurs quartiers que les autres prisonniers peuvent faire leurs courses.
Chez les détenus salafistes, on peut acheter du "mssemen", des beignets, des gâteaux traditionnels, des téléphones portables, des cartes GSM, des recharges téléphoniques, des couteaux, des réchauds électriques, du "mâassel" pour la chicha, et même des psychotropes...
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