Des données privées visant la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), ont fuité et font polémique dans le royaume. La police, qui s’est auto-saisie du dossier, a ouvert une enquête préliminaire pour "incitation à la haine et à la discrimination".
Dans une déclaration à l’AFP, le porte-parole de la DGSN a indiqué que "la publication par un individu d’un contenu numérique" portant "atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données", a suscité l’ouverture de cette enquête. Il précisera que la police est disposée à "enregistrer et traiter toutes les plaintes déposées par les plaignants, conformément à la législation en vigueur".
Dimanche dernier, un collectif réunissant une vingtaine d’associations de défense des droits humains, a manifesté contre une "campagne de diffamation" et "d’intimidation" aux conséquences désastreuses aggravées par ce contexte de confinement.
Sofia Taloni, une transsexuelle marocaine résidant en Turquie, est derrière cette "chasse aux sorcières". Elle administre un compte Instagram qui a publié une série de vidéos révélant l’identité sexuelle de dizaines de personnes sans leur consentement. De même, elle a diffusé des photographies et des adresses ou des numéros de téléphone de ces personnes, récupérés sur différentes applications de rencontres comme Grindr ou PlanetRomeo.
Au Maroc, la loi incrimine l’homosexualité à travers l’article 489 du code pénal qui prévoit une peine de prison allant de six mois à trois ans de prison. En 2018, 170 personnes ont été poursuivies pour homosexualité, indiquent des chiffres officiels.