1,3 milliard de Dirhams pour le plan anti-crise

26 février 2009 - 12h01 - Economie - Ecrit par : L.A

C’est parti pour le plan anti-crise pour les trois secteurs touchés : le textile, le cuir et les équipements automobiles. Et c’est le Premier ministre qui a présidé mardi la cérémonie de signature de plusieurs conventions pour la mise en œuvre des trois mesures phares arrêtées en commun accord avec le secteur privé. La convention prendra effet à partir du 1er janvier 2009, pour une durée d’une année.

Un comité de suivi sera créé. Il est à rappeler que la cérémonie de signature a vu la participation de plusieurs ministres (à l’exception de Ahmed Reda Chami) et des présidents des associations professionnelles concernées.

Selon les estimations du ministère des Finances, l’Etat devra débourser 1,3 milliard de DH pour financer les trois mesures du plan anti-crise. Dans ce total, les charges patronales pour les trois secteurs concernés représentent 800 millions de DH. Pour en bénéficier, les entreprises doivent répondre à deux conditions : le maintien effectif des ressources humaines, avec une variation de 5%, et l’obligation de garantie des salaires minimums qui permettent au personnel de percevoir les allocations familiales, soit un peu plus de 1200 DH par mois. A cela s’ajoute le volet commercial qui se fera via le fonds pour la promotion des exportations, budgétisé à 250 millions de DH pour cette année et autant pour 2010.

Vigilant et proactif

Sur le plan financier, une mesure prévoit des aides aux entreprises concernées pour améliorer les fonds de roulement, avec un plafond de 9 millions de DH pour ce produit. La convention signée définit les conditions à appliquer à la garantie octroyée aux banques dans le cadre de produits tels que « Damane exploitation » et « Moratoire 2009 ». En d’autres termes, cette mesure s’effectuera à travers le renforcement des garanties de l’Etat pour le financement des besoins en fonds de roulement et la possibilité d’un moratoire pour le remboursement des crédits à long terme en cours.

Othman Benjelloun, président du GPBM, a souligné « l’engagement des banques de maintenir en 2009 les lignes de crédits, octroyées en 2008, et d’accorder un moratoire d’une année aux entreprises qui le demandent ».

Pour Moulay Hafid Elalamy, président de la CGEM, les opérateurs et le gouvernement ont trouvé des pistes pour que cette période soit la moins douloureuse, avec le moins de dégâts possibles. Selon lui, les mesures prises ne sont pas totalement acceptées par l’ensemble des entreprises. Pour l’avenir, il faut rester vigilant et être proactif.

A cette occasion, le ministre de l’Economie et des Finances a recadré les choses. Pour Salaheddine Mezouar, le gouvernement a opté pour une démarche pragmatique, conforme à la logique du partenariat public-privé. « Les mesures décidées ne sont pas spectaculaires. Il ne s’agit pas d’une politique de relance, mais un soutien à la croissance », dira le ministre. Pour lui, le Comité de veille stratégique (CVS) continue de travailler sur d’autres mesures qu’il s’agira de valider. Car il est possible que d’autres secteurs soient en train de souffrir.

En tout cas, une mesure en gestation vise à encourager les entreprises à profiter de cette période de crise pour la formation des ressources humaines. Le gouvernement prendra en charge le coût de cette dernière.

Autre action soumise à réflexion, la réduction des coûts logistiques de passage au niveau des ports. De son côté, l’Administration des douanes et impôts indirects s’engage à permettre aux entreprises concernées de commercialiser au niveau du marché intérieur 15% de leurs produits importés dans le cadre du régime d’admission temporaire et de prolonger les délais de leurs comptes relatifs à l’admission temporaire.

Modalités de déblocage

Pour les remboursements des cotisations patronales, le ministère des Finances versera une avance à la CNSS dans un compte que la Caisse ouvrira à la Trésorerie générale du Royaume. Dès utilisation de 80% de cette somme, le ministère débloquera d’autres avances.

Source : L’Economiste - Mohamed Chaoui

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Textile - Politique économique - Automobile - Salaheddine Mezouar - Budget - Moulay Hafid Elalamy - Crise économique - Ministère de l’Economie et des Finances

Ces articles devraient vous intéresser :

Données bancaires des MRE : le gouvernement rassure

Alors que la question de l’échange automatique des données sur leurs comptes bancaires, actions et biens détenus au Maroc avec l’OCDE refait surface, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a tenu à rassurer les Marocains résidant...

Au Maroc, les voitures de luxe ne connaissent pas la crise

Les ventes de voitures neuves de luxe au Maroc ont enregistré une hausse de 15 % l’année dernière, malgré l’impact du marché par une baisse de la demande due à l’inflation, à l’augmentation des coûts de financement et à la hausse des prix de...

Saint-Gobain : l’Espagne délaissée au profit du Maroc

Saint-Gobain a annoncé le lancement de négociations en vue de la cessation d’activité de son usine de pare-brise à Avilés (Espagne), ce qui pourrait entraîner la suppression de 280 emplois et un départ vers le Maroc.

Une usine géante de batterie bientôt au Maroc ?

Le scientifique marocain Rachid Yazami, inventeur de l’anode graphite pour les batteries au lithium, envisage de créer deux usines destinées à la production de batteries rechargeables au lithium au Maroc.

Le Maroc et le Cambodge veulent organiser un forum d’affaires

En marge de la visite de Prak Sokhonn, vice-premier ministre et ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale du royaume du Cambodge au Maroc, il a été décidé de l’organisation d’un forum d’affaires.

Dominique Strauss-Kahn a failli devenir ministre au Maroc

Le nom de Dominique Strauss-Kahn (DSK) avait été évoqué dans l’entourage du roi Mohammed VI pour remplacer Mohamed Boussaid, ministre des Finances limogé par le souverain le 1ᵉʳ aout 2018.

Au Maroc, Porsche ne connaît pas la crise

Selon les récentes statistiques de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), les ventes de voitures neuves au Maroc ont connu un recul de 2,83 %, s’établissant à 130 214 unités durant les dix premiers mois de 2023. Toutefois, les...

17% des voitures Renault vendues dans le monde ont été produites au Maroc

Renault Group Maroc franchit en avance ses objectifs d’intégration locale et de sourcing local, dépassant ainsi les engagements de l’écosystème Renault. En effet, avec un taux d’intégration locale, hors mécanique, atteignant 65,2 % en 2022 pour un...

L’incertitude plane sur le marché immobilier marocain

L’offre immobilière partout au Maroc serait abondante et les prix abordables, selon les professionnels et les notaires. La réalité est pourtant toute autre.

Le Maroc dans le top 10 des marchés mondiaux de Renault

Le Maroc est désormais le dixième marché mondial de Renault et le premier de toute la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en termes de ventes, avec 44 497 véhicules vendus au cours des neuf premiers mois de l’année 2023.