Les médecins étrangers pourront très prochainement exercer au Maroc, a officiellement indiqué Mohamed Benchaaboun, au cours de son discours devant le Souverain à l’occasion du lancement de la généralisation du système de la couverture sociale au Palais royal de Fès, le 14 avril dernier. Pour une réelle généralisation de la couverture médicale, plusieurs défis, dont le manque d’encadrement médical, le manque de ressources humaines et leur répartition géographique inégale sont à relever. Ainsi, pour pallier le manque de praticiens, le Maroc va s’ouvrir aux compétences étrangères et à l’investissement étranger dans ce domaine.
Actuellement, l’objectif du Maroc de disposer de 3300 nouveaux médecins par an n’est pas encore atteint, fait part Challenge, précisant qu’en 2018, seulement 2282 médecins ont été formés dans le royaume, contre 1715 en 2017. Malgré cet effort, plusieurs compétences émigrent, notamment vers la France, pendant que d’autres vont à la retraite. À en croire une étude du Conseil national de l’Ordre des médecins en France, plus de 8000 médecins marocains nés au Maroc exercent dans l’Hexagone.
Par ailleurs, avec la crise sanitaire, le déficit de médecins s’est accru, rendant difficile la réalisation de la généralisation du système de la couverture sociale. Actuellement, seulement 27 266 médecins exercent au Maroc avec, 53 % dans le privé, et un ratio de 7,1 médecins pour 100 000 habitants, pendant que l’OMS fixe ce ratio à 15,3 médecins. De plus, les jeunes praticiens ne se bousculent pas pour aller travailler dans certaines régions, considérées comme reculées, telles Laâyoune, Sakia El Hamra et Guelmim-Oued Noun.
Dans ce sens, le Conseil provincial de Tata, a en 2017, mis à profit la convention d’établissement conclu entre le Maroc et le Sénégal en 1964, pour entrer en collaboration avec l’Ordre national des médecins sénégalais (ONMS) pour recruter des médecins sénégalais afin de subvenir au manque. Cette démarche a permis à la province de Tata d’embaucher 20 médecins sénégalais en 2018.