Un rapport inquiétant de l’ONU sur le mariage des mineurs au Maroc
Au Maroc, le mariage des mineurs des enfants représente près de 14 %. C’est ce qu’indique le dernier rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).
Au Maroc, il y a encore du chemin à faire pour en finir avec le mariage des mineurs. Des voix s’élèvent pour appeler à la révision rapide et profonde du Code de la famille.
« En 2017, 26 000 cas de mariages précoces ont été enregistrés, et le nombre a diminué en 2020 à 12 000 et, en 2021, il est passé à 19 000 ». Communiqués par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi le 4 janvier lors d’une intervention au Parlement, ces chiffres montrent l’ampleur du phénomène. Pour en finir, il a appelé à son éradication et à sa criminalisation. « L’âge approprié pour le mariage est de 18 ans et plus », a-t-il rappelé, demandant de mettre fin à l’autorisation donnée par le juge pour le mariage des mineurs.
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Selon le professeur Khaled Lahsika, chercheur en sociologie de la famille et genre à l’Institut universitaire de recherche scientifique de l’Université Mohammed V de Rabat, le terme « mariage d’enfants » est le terme approprié pour désigner le phénomène. Dans une déclaration à l’agence de presse Anadolu, il estime que le mariage des mineurs est « une violation des enfants dans leurs droits naturels, ce que peut-être toutes les sociétés rejettent dans le cadre de la Convention internationale des droits de l’enfant ».
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Le chercheur estime que « la raison principale de l’ampleur de ce phénomène est le législateur… En effet, le mariage des mineurs est interdit dans la loi marocaine (Code de la famille), mais du fait de l’exception et du pouvoir discrétionnaire, l’exception est devenue une règle ». La loi autorise le mariage des hommes et des femmes à l’âge de 18 ans et exige l’obtention d’une autorisation du juge pour épouser des femmes âgées de 15 à 18 ans, tandis que les hommes ne peuvent se marier avant l’âge de 18 ans. Par conséquent, Khaled Lahsika appelle à annuler cette exception (article 20 du Code de la famille), car « laisser le pouvoir discrétionnaire dans la prise de décision laisse le sort de milliers d’enfants entre les mains d’autres qui peuvent décider en leur nom ».
Aller plus loin
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