Statut d’auto-entrepreneur au Maroc : après l’euphorie, le flop ?
Lancé en 2015, le statut auto-entrepreneurs semble ne plus être une solution à l’informel et au chômage. Le bilan en est la parfaite illustration.
Malgré les allègements fiscaux accordés aux auto-entrepreneurs au Maroc, très peu d’entre eux déclarent leurs revenus, a récemment déploré Younes Idrissi Kaitouni, le directeur général des impôts.
Lors de la conférence-débat des Grands Rendez-vous de Medias24, Kaitouni a indiqué que sur les près de 430 000 auto-entrepreneurs enregistrés, seulement 27 000 déclarent leurs revenus, soit un taux de 6, %. Un taux important de non-conformité, relève-t-il, rappelant que l’objectif du gouvernement en créant le statut d’auto-entrepreneur était de simplifier l’accès au formel en proposant un régime fiscal avantageux.
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« Malgré une fiscalité très allégée, la grande majorité des auto-entrepreneurs ne respectent pas leurs obligations déclaratives. Pour moi, le statut d’auto-entrepreneur est une forme de légalisation de l’informel », a soutenu le directeur général des impôts, remettant toutefois en cause l’idée selon laquelle « une baisse des impôts inciterait mécaniquement à une meilleure conformité fiscale ».
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« Lorsque nous réduisons les taux d’imposition, au lieu d’attirer davantage de déclarants, nous en perdons », a déploré Kaitouni, ajoutant que le taux de non-conformité (6,3 %) des auto-entrepreneurs est l’un des plus élevés du système fiscal marocain.
Aller plus loin
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