La traversée s’effectue sur un bateau semi-rigide – comme ceux utilisés par les narcotrafiquants –, de 12 mètres de long et doté de deux moteurs hors-bords très puissants. Ces bateaux-taxis arrivent régulièrement sur la Costa del Sol, confirme à Malaga Hoy, Immaculada Rodriguez, la secrétaire générale de l’Association unifiée des gardes civils (AUGC) de Malaga, précisant que c’est le nouveau moyen utilisé par les réseaux criminels pour le trafic de migrants depuis le Maroc. Le trajet dure à peine une demi-heure et coûte entre 10 000 et 20 000 euros pour chaque passager.
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« Le but est de gagner de l’argent. Chaque bateau peut accueillir environ 20 personnes ; il suffit de multiplier pour savoir ce qu’ils gagnent », indique Rodriguez. Les membres des réseaux de trafic de migrants se confondent à ces derniers lors de ces voyages pour éviter de se faire prendre. Ils sont conscients des peines qu’ils encourent pour trafic de migrants, appartenance à une organisation criminelle, entrée illégale sur le territoire espagnol avec un bateau interdit de circulation depuis 2018.
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Des experts en matière de lutte contre le trafic de drogue voient en l’arrivée régulière de ces bateaux-taxis une menace pour l’avenir du trafic de haschisch depuis le Maroc. Mais d’autres pensent le contraire. C’est le cas de Francisco Mena, président de la Coordination antidrogue Alternativas del Campo de Gibraltar qui assure que les narcotrafiquants continueront à emprunter cette route « pour éviter la pression policière », rappelant que la côte de Malaga s’étend sur 175 kilomètres et que l’effectif des agents déployés dans la zone ainsi que les moyens mis à leur disposition sont insuffisants pour lutter contre ce trafic.