Maroc : les propositions du patronat pour relancer la machine économique

19 juillet 2020 - 18h30 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Au cours d’une visioconférence, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a présenté à la Chambre des conseillers ses 10 amendements au Projet de loi de finances rectificative (PLFR 2020).

Cette visioconférence organisée à quelques heures avant l’examen et le vote, en plénière, du PLFR par la Chambre des conseillers, a permis à la CGEM d’avancer une dizaine d’amendements, dont les plus importants se résument à la déductibilité des contributions au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Covid-19, la dispense des pénalités de retard pour les acomptes d’IS jusqu’au 31 décembre 2020, l’étalement de paiement des impôts complémentaires de régularisation volontaire entre le 15 décembre et le 30 juin 2021 et l’inclusion de l’année 2019 dans le dispositif de régularisation.

Évoquant les impacts majeurs de la crise sanitaire sur l’activité économique, Chakib Alj, Président de la CGEM, a mis notamment l’accent sur le secteur du tourisme qui de loin, est le plus touché, avec une perte du chiffre d’affaires de 77% entre mai 2019 et mai 2020. S’appuyant sur les résultats de la 2ᵉ édition de l’enquête sur les impacts de la crise menée par la CGEM auprès de plus de 3 304 entreprises, opérant dans 11 secteurs différents et employant plus de 500 000 personnes, Chakib Alj, a également relevé que plusieurs autres secteurs ont connu la baisse de chiffres d’affaires. Il s’agit entre autres, du secteur de l’artisanat avec 70%, de l’industrie culturelle et créative avec 68%, de l’enseignement, du BTP, de l’immobilier ainsi que du commerce, à hauteur de 63%.

Au cours de ce point de presse sur le projet de loi de finances rectificative n° 35.20 de l’année 2020, Mehdi Tazi, Vice-Président Général de la CGEM, a pour sa part insisté sur les 7 mesures phares du plan de relance de la CGEM, visant à supporter l’offre, la demande ainsi que des mesures transverses. Il soutient que dans le cadre de l’offre, la CGEM a suggéré, de «  prolonger dans le temps le soutien des salaires partiellement pour les personnes mises à l’arrêt pour accompagner des secteurs en difficulté, à l’image du tourisme et du textile  ». Si pour le président de la CGEM, les mesures prises pour la relance sectorielle sont « faibles », Mehdi Tazi fera observer que «  le PLFR 2020 ne contient pas de mesures portant sur la demande de prolongement de l’octroi des indemnités forfaitaires de 2 000 dirhams de la CNSS  ».

Concernant la demande, la CGEM mise sur la commande publique, en tant que levier de relance, poursuit M. Tazi. L’on devra tenir grand compte d’une remarque fondamentale selon le Vice-Président Général de la CGEM. Il s’agit de «  la baisse du niveau de la commande publique à hauteur de 16 milliards de dirhams (MMDH) au niveau du PLFR-2020, par rapport à la loi des finances 2020  ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) - Mehdi Tazi (Saham) - Loi de finances (PLF 2025 Maroc) - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Tourisme : le Maroc veut attirer les investisseurs chinois

La Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) a organisé le 4 février dernier, un webinaire sur l’investissement touristique entre le Maroc et la Chine.

Après covid : la majorité des chefs d’entreprises marocains pas si inquiets pour l’avenir

Même si la pandémie de Covid-19 n’est pas encore finie, les chefs d’entreprises marocains reprennent confiance en l’économie. Ils seraient 77 % à croire que la reprise...

Ces articles devraient vous intéresser :

Autoroutes : voici les ambitions du Maroc pour 2025

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch nourrit de grandes ambitions pour les infrastructures routières et autoroutières. Il dévoile les grands chantiers contenus dans la Note d’information accompagnant le Projet de Loi de Finance 2025.

Maroc : le parlement discute de la fiscalité des auto-entrepreneurs

Au Parlement marocain, des groupes de l’opposition ont proposé des amendements concernant le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2024 dont l’un vise à encourager l’engagement dans l’économie organisée et à améliorer l’attractivité du système...

Fisc : Le Maroc ajuste l’IS et l’IR dans la Loi de finances 2024

Au Maroc, des ajustements ont été apportés à l’Impôt sur les sociétés (IS) et l’Impôt sur le revenu (IR) dans le cadre de la Loi de finances 2024.

Subventions maintenues au Maroc : un répit pour le pouvoir d’achat des ménages

Le gouvernement marocain a décidé de maintenir les subventions du gaz butane, du sucre et de la farine au titre de l’exercice 2024 dont le budget est estimé à 16,36 milliards de dirhams dans le Projet de loi de finances (PLF) 2024.

Maroc : nouvelles mesures fiscales en 2024

Au Maroc, de nouvelles mesures fiscales entrent en vigueur dès le début cette année 2024, a annoncé la Direction générale des impôts du royaume.

Maroc : bonne nouvelle pour les salariés

Le projet de décret concernant une révision du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garantie (SMAG) a été validé par le conseil de gouvernement.

Armée marocaine : une hausse historique du budget pour 2025

Le projet de loi de finances 2025 a prévu un budget de 133 milliards de dirhams pour le ministère de la Défense. Un budget en hausse par rapport à l’année 2024 où 124 milliards ont été alloués à ce département. Ces fonds serviront à l’acquisition de...

Jeux de hasard : un débat houleux au Maroc

Des députés ont exprimé leur inquiétude quant à l’imposition d’une taxe sur les jeux de hasard, craignant que cette mesure prévue dans le projet de loi de finances 2025 ne conduise à une légalisation de la pratique de ces jeux chez les mineurs, ainsi...

Fonctionnaires marocains : des coûts salariaux de plus en plus insoutenables ?

Au Maroc, les quelque 570 917 fonctionnaires publics devraient coûter 180,27 milliards de dirhams à l’État en termes de salaire en 2025, ce qui représente 10,96 % du PIB et près de 53 % de l’investissement prévu. Des dépenses qui pèsent lourd sur les...

Contribuables marocains : régularisez votre situation avant le 31 décembre 2024

La Direction générale des impôts (DGI) invite les contribuables concernés par la mesure relative à la régularisation volontaire de leur situation fiscale, réinstaurée par la Loi de Finances 2024 à régulariser leur situation au plus tard le 31 décembre...