« Tout est parti d’une bonne volonté. J’ai voulu aider cette association en lisant sur internet, sa volonté de partir au Maroc pour apporter des dons à la population. Elle était à la recherche d’un camion. J’en avais un. Je les ai donc contactés pour apporter mon aide », raconte à La Dépêche Fatima, installée dans le Gers, dans un petit village à côté de L’Isle-Jourdain. Depuis plusieurs mois, son véhicule est bloqué à Tanger. « J’ai été deux fois à Tanger à mes frais. La douane me dit que l’on ne peut rien faire. Elle reconnaît que le camion m’appartient bien, mais pas ce qui a été entreposé à l’intérieur. Elle refuse de le déstocker par manque de place. Du coup, certains produits alimentaires sont périmés, comme le lait en poudre pour nourrisson. Et moi, je suis dans l’impasse », déplore-t-elle.
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Fatima est en colère contre l’organisateur du convoi. « J’avais confiance en eux », s’indigne-t-elle, accusant l’association de « mentir » à ses donateurs de Rabastens racontant que le matériel avait bien été distribué. « C’est totalement faux », dément la Gersoise. Elle a en outre fait part de son intention de « déposer plainte » contre l’association. Elle ajoute avoir déjà « pris rendez-vous avec le maire pour trouver une solution à cette affaire ».
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Sofiane, président de l’association RBT 818 music, est mécontent de Fatima. Elle l’accuse de « polluer la vie des gens ». « Cette dame est venue avec nous au Maroc. C’est vrai que nous sommes restés bloqués à Tanger et que nous ne sommes pas arrivés à apporter les dons à la population marocaine. Mais jamais, nous n’avons affirmé que nous l’avions fait », se défend le responsable associatif. Il poursuit : « Face au refus de la douane, avec les membres de l’association, nous sommes partis au Maroc pour trouver une solution. Elle est venue avec nous. Durant plusieurs jours, elle a été hébergée chez ma tante. Elle a même fait venir ses deux enfants. Puis, il a fallu que l’on rentre en France. Elle est restée quelques jours de plus pour récupérer le camion. De retour en France, nous lui avons envoyé un chèque pour payer l’amende à la douane. Ce chèque a bien été encaissé. J’ai toutes les preuves ». Il se dit prêt à faire face aux instances légales compétentes en cas de plainte.