
Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.
Plusieurs dossiers risquent de créer des turbulences dans les relations entre Nicolas Sarkozy et le Pouvoir Marocain. Les priorités nationales du candidat à la présidentielle française ne sont pas en harmonie avec la notion de « co-développement » chère à Rabat.
« L’immigration choisie », bête noire pour Rabat
La France manque-t-elle d’immigrés ? La France a-t-elle trop d’immigrés ? Nicolas Sarkozy a trouvé la formule magique : la France n’a pas les bons immigrés. Et il propose le concept « d’immigration choisie ». Il estime que l’immigration doit correspondre au marché du travail (immigration économique), au contraire de ce qui se passe aujourd’hui alors que les immigrés entrent surtout en France au titre du regroupement familial ou du droit d’asile (immigration de droit). Une opinion qui fait grincer des dents à Rabat qui s’inquiète d’une part de la « fuite des cerveaux » de son élite, mais aussi d’une éventuelle raréfaction de la manne financière en devises provenant des MRE de France.
Image Le droit de vote des MRE, une reculade forcée
Le 6 novembre 2005, Mohammed VI, lors d’ un discours dédié au Sahara avait annoncé que les Marocains résidents à l’étranger seront représentés au Parlement de leur pays d’origine. Trois mesures complémentaires avaient été prises : les élus MRE de 2007 siègeront à la Chambre des Représentants, des circonscriptions électorales seront créées à l’étranger, enfin, les jeunes générations d’émigrés auront droit au vote, au même titre que leurs aînés, conformément à l’abaissement à 18 ans de l’âge de participation aux différents scrutins. Pourtant, le Maroc fera volte-face sur l’insistance d’un certain… Nicolas Sarkozy qui y aurait vu une politisation des immigrés trop enclins à verser dans l’islamisme et le déni des valeurs républicaines.
Le Plan anti-délocalisation, le Maroc dit niet
ImageLe Gouvernement français a engagé une démarche volontariste face aux délocalisations d’entreprises françaises. C’est une priorité absolue pour Sarkozy qui en a fait un cheval de bataille dans sa course à l’Elysée. Dans le but de freiner le déplacement à l’étranger d’entreprises françaises, le projet de loi de Finances pour 2005 a retenu « différentes mesures spécifiques pour lutter contre les délocalisations ». Une disposition qui ne plaît pas au Maroc qui a fait de l’offshoring un de ses axes stratégiques pour attirer les multinationales et résorber le chômage des diplômés des grandes villes. Plusieurs entreprises françaises cèdent déjà aux sirènes de l’offre marocaine : Safran dans l’aéronautique, AXA dans la bancassurance et une ribambelle de sociétés de services (call-centers en particulier)…
La coopération sécuritaire, ça grince
A priori, sur ce dossier sensible, les sécuritaires marocains sont en phase avec la politique de Sarkozy, tout au moins lorsqu’il s’agit de la lutte anti-terroriste. Mais les différents conclaves entre le ministre de l’Intérieur français et ses interlocuteurs ont achoppé sur les modalités à envisager pour contenir et éradiquer le trafic de drogue et l’immigration des Sub-sahariens qui transitent par le royaume.
Le Journal Hebdo
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