Justice rendue pour Mehdi Ettir, Franco-tunisien assassiné dans le quartier de Belleville, à Paris, en mars 2011. Mardi, la Chambre criminelle de première instance de Rabat a condamné Hassan B., l’auteur de l’assassinat, à 20 ans de prison ferme. Il était jugé pour coups et blessures ayant entrainé la mort et utilisation d’un document falsifié. Après sa condamnation, il a aussitôt fait appel, fait savoir Radio France. La grande sœur de la victime, Inès Ettir, a fait pareil. « Je ne baisserai pas les bras, je continuerai mon combat quoi qu’il arrive, pour rendre justice à mon frère et pour que ma famille soit apaisée », indique-t-elle. Le procès en appel devrait se tenir dans les deux prochains mois.
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Tout est parti d’une dispute entre son frère et Hassan B., deux amis d’enfance. Mehdi n’avait pas supporté que Hassan gaze le chien d’une voisine. Une bagarre éclate entre eux. D’après plusieurs témoins, « Mehdi a pris le dessus. » Mais le lendemain, Hassan décide de se venger. « Il attendait mon frère en bas de chez ma mère. […] Il lui a dit : ’viens, on va discuter’, raconte Inès Ettir. Ils ont grandi ensemble, mon frère ne s’est pas méfié, mais il n’a pas vu qu’il avait un couteau. Il lui a mis le premier coup à la cuisse, un autre à la fesse. Mon frère a couru, mais comme il perdait du sang, il est tombé. » Elle poursuit : « Il a tenté de se relever, mais là, le meurtrier est arrivé, lui a porté un coup de pied dans la tête, puis a porté un autre coup qui a transpercé le poumon et le cœur. Et il s’est enfui au Maroc. »
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Trois mois après l’assassinat de Mehdi, l’un des frères d’Hassan B. « vient remettre » un certificat de décès à la police judiciaire à Paris. « Il leur dit que son frère s’est suicidé au Maroc, explique la sœur de la victime. En fait, c’est le papa qui a réussi à faire faire un faux certificat de décès à l’État civil à Rabat. Il y a eu ensuite des funérailles, le cercueil, la levée de corps… » Inès assure que « tout était faux, et heureusement les enquêteurs de la police judiciaire ont démonté le stratagème. » Elle ajoutera : « Ils ont réussi à faire craquer des membres de la famille qui vivent en France. Comment ont-ils pu faire ça ? Ils se croyaient sans doute très puissants… Mais j’ai eu la chance d’avoir de très bons avocats en France et au Maroc. »
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Après que les enquêteurs de la police judiciaire parisienne ont pu prouver que tout était faux, la Cour de Paris a examiné le dossier et rendu son verdict. En 2015, Hassan B. avait écopé de 25 ans de prison en son absence, fait savoir l’avocat parisien Joseph Cohen-Sabban.