Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a réagi lundi aux propos de la deuxième vice-présidente et ministre du Travail, Yolanda Díaz, qui affirmait dimanche qu’elle reviendrait sur le changement de position de l’Espagne en faveur du Maroc si elle devenait présidente du gouvernement.
Dans une interview accordée à Jordi Évole sur La Sexta, Yolanda Diaz a déclaré que le Maroc est une dictature et qu’elle reviendrait sur la décision de reconnaître le plan marocain d’autonomie du Sahara si elle devenait présidente du gouvernement. « Ces opinions sont personnelles. Il peut y avoir des opinions d’autres groupes politiques, mais ce qui est clair, c’est la manière dont le gouvernement espagnol aborde ses relations avec son voisin », a réagi lundi depuis Strasbourg, le ministre José Manuel Albares, réitérant que l’Espagne entretient une relation de « collaboration et de coopération » avec le Maroc.
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Le chef de la diplomation espagnole a rappelé que la relation avec Rabat est basée sur le « respect mutuel » et la « responsabilité », ajoutant que le gouvernement continue de s’inscrire dans cette logique. Albares reproche au Parti populaire (PP) d’être « mal informé » et d’utiliser n’importe quelle question internationale pour attaquer le gouvernement espagnol. « Je pense que le Parti populaire a toujours tort et s’est encore trompé. Il y a des moments où il faut être l’opposition, mais il y a des moments où il faut être l’Espagne », a-t-il affirmé.
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Et d’ajouter : « On ne peut pas se battre contre le Maroc quand on a une frontière terrestre commune qu’il faut gérer et tant de défis communs. Et vous ne pouvez pas vous battre avec l’Europe et avec la présidence de l’UE alors que nous sommes précisément à quelques semaines du début du mandat de l’Espagne à cette présidence de l’UE ». Pour Albares, le PP est « bien informé » de l’ordre du jour de la présidence espagnole de l’UE, déplorant le boycott de cette rencontre avec les eurodéputés espagnols par les représentants du parti d’opposition. « Le Parti populaire cherche intentionnellement à être mal informé », a-t-il conclu.