Deux semaines après avoir qualifié le Maroc de « dictature », la vice-présidente espagnole, Yolanda Diaz, a manifesté son soutien à la cause sahraouie et donné une accolade à Abdullah Arabi, le délégué du Front Polisario en Espagne, lors d’un événement organisé vendredi par le Parti communiste d’Espagne (PCE). Une attitude qui a suscité l’indignation au Maroc.
Le geste de sympathie de Yolanda Diaz envers le représentant du Polisario en Espagne n’a pas été apprécié au Maroc. Invitée à un congrès du Parti communiste d’Espagne (PCE) sur le thème « Démocratiser l’économie pour faire avancer l’égalité », la vice-présidente espagnole a souhaité la bienvenue à Arabi par des applaudissements et lui a fait une accolade à la fin de l’événement, rapporte El Confidencial.
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C’était après qu’Enrique Santiago, député et secrétaire général du PCE, a fait une parenthèse dans son discours pour « saluer le représentant du peuple sahraoui en Espagne, un peuple qui lutte en permanence pour son droit à l’autodétermination et pour la paix, pour mettre fin à un conflit dans le respect de ses droits ». Deux semaines plus tôt, dans un entretien accordé à La Sexta, Diaz avait qualifié le Maroc de « dictature » et affirmé qu’elle « reviendrait sur la position de l’Espagne sur le Sahara » si elle devenait présidente du gouvernement espagnol.
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« Toute solution durable au conflit [au Sahara] passe par des négociations avec le Front Polisario qui respectent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Le gouvernement espagnol devrait cesser de soutenir l’inclusion du territoire du Sahara occidental dans les accords bilatéraux de coopération UE-Maroc que la Cour de justice de l’UE a invalidés à plusieurs reprises », a insisté la dirigeante de Sumar qui a été recadrée le lendemain par José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères qui a précisé que cette position de Diaz est personnelle et que l’Espagne entretient une relation avec le Maroc basée sur le respect mutuel.
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Diaz avait remercié à l’ONU le Maroc pour avoir soutenu une résolution de l’Espagne sur l’économie sociale, une manière de se rattraper, pensait-on. Mais avec ses gestes affectueux envers le représentant du Polisario en Espagne, elle réaffirme son « animosité envers le Maroc », critique la presse marocaine, dénonçant cette « nouvelle provocation » de Diaz qui chercherait à « se mettre en valeur » en cette période électorale. La presse algérienne, elle, salue cette réaction de la ministre espagnole qui rejoint la position officielle de l’Algérie sur le Sahara.