La relation entre le Maroc et l’Espagne a franchi un nouveau pas. Le déplacement du ministre espagnol de la Justice, Juan Fernando Lopez Aguilar, le 19 mai à Rabat, donne un coup d’accélérateur à la coopération bilatérale judiciaire.
L’ordre du jour de cette réunion de travail a englobé tous les dossiers en suspens entre les deux pays, particulièrement le crime organisé, le terrorisme, le trafic de drogue et l’immigration clandestine. Il s’agit pour les deux ministres de mettre de l’ordre dans cette coopération et d’organiser le travail entre les deux département, de la justice dans le futur. Deux décisions ont été prises dans ce sens.
La première concerne la création d’une commission mixte qui devra se réunir en juillet prochain à Madrid. Celle-ci permettra de donner un nouveau souffle à la coopération judiciaire, notamment dans les domaines de la modernisation de la justice, du droit de la famille et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, note un communiqué commun diffusé à l’issue de cette réunion de travail. Autre décision de taille prise : l’installation d’un magistrat de liaison espagnol au sein du ministère de la Justice marocain et vice versa.
“Cela permettra d’ouvrir une nouvelle page dans la coopération bilatérale correspondant aux voeux des deux Souverains”, a indiqué Mohamed Bouzoubaâ, lors d’une conférence de presse donnée conjointement avec son homologue espagnol. Cette approche renforce la justice de proximité et montre la volonté des deux pays de relancer la coopération judiciaire. Revenant sur l’extradition qui a longtemps opposé les deux pays, le ministre a essayé de relativiser le problème. Pour Bouzoubaâ, les demandes espagnoles en 2003 n’ont pas dépassé le chiffre cinq. Trois personnes ont été extradées, une est en cours et la dernière demande concernait une personne de nationalité marocaine. Quant aux Marocains, ils ont formulé 13 demandes d’extradition de 1996 à 2003. Cinq ont eu une suite favorable et 8 sont en cours. Le ministre a précisé que ces demandes ne concernaient pas uniquement le terrorisme mais s’étendaient à tous les domaines.
"La visite de Juan Fernando Lopez Aguilar, ministre de la Justice espagnole, a été l’occasion d’ouvrir les dossiers en suspens entre les deux pays"
L’économiste