Le Maroc retarde l’échange de données à des fins fiscales

3 mars 2021 - 14h20 - Economie - Ecrit par : J.K

En dehors de la sortie du Maroc de la liste grise de l’UE et sa surveillance pour sortir de la liste grise du GAFI, une autre norme indispensable pour l’économie marocaine est en jeu. Il s’agit de la déclaration pays par pays connue internationalement sous le nom de Base Erosion and Profit Shifting (BEPS), instaurée par la loi de Finances 2020, pour les exercices ouverts dès janvier 2021.

Face à la mondialisation, les contribuables ont la possibilité de contourner les obligations fiscales afin de fuir les juridictions de leurs résidences et par la même occasion, fuir le paiement des impôts dus. Ce qui crée de grands dommages pour les pays concernés. Pour empêcher l’expansion de ce phénomène, les États-Unis avaient adopté en 2010, la Facta (Foreign Account Tax Compliant Act), obligeant les établissements bancaires et financiers à déclarer aux autorités fiscales américaines toutes les opérations financières domiciliées à un compte bancaire détenu par un citoyen ou résident américain. De même pour les pays de l’OCDE, rapporte Ecoactu.

Dans ce sens, comme plusieurs autres, en 2013, le Maroc a adhéré à la convention multilatérale sur l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale. Mais avant cela, le royaume doit régulariser la situation fiscale des contribuables ayant des actifs à l’étranger. Ainsi en 2014, le Maroc a procédé à une première opération d’amnistie qui fixait une contribution libératoire aux avoirs domiciliés à l’étranger. Une opération qui a permis le rapatriement d’un patrimoine de 28 Mds de DH et ayant rapporté 2,3 Mds de DH.

En 2020, une nouvelle opération d’amnistie a été programmée et s’est soldée à 1959 déclarations pour environ 6 Mds de DH. Mais, en raison de la crise sanitaire, les recettes de cette seconde opération sont en dessous de la première. Le ministre de l’Économie et des Finances Mohammed Benchaâboun n’a pas manqué de présenter cette contribution libératoire comme une dernière chance pour ceux voulant se conformer, pour ne pas être mis à nu par l’échange de données avec les pays de l’OCDE.

À propos de l’avancement du chantier de mise en conformité du Maroc avec les pays de l’OCDE, une source a indiqué que le pays a demandé le report de l’échange de données le concernant à 2022, à cause de la crise sanitaire. Mais, pour le moment, ce sont de grands montants qui échappent au fisc marocain.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : OCDE - Impôts - Mohamed Benchaaboun

Aller plus loin

Entre droits des MRE et échange de renseignements fiscaux : le dilemme du gouvernement marocain

Le gouvernement d’Akhannouch revient sur les deux projets de loi sur l’échange de renseignements fiscaux et de données des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Par la voix de...

Échange de données fiscales sur les MRE : le projet de loi reporté

Le gouvernement d’Akhannouch est appelé à revoir deux projets de loi sur l’échange de renseignements fiscaux et de données des Marocains résidant à l’étranger (MRE) qui ont fait...

Après son retrait de la liste grise, le Maroc salue la décision de l’UE

Le Maroc salue la décision de l’Union européenne (UE) de le retirer définitivement de sa liste grise des juridictions non coopératives à des fins fiscales.

Accord fiscal Maroc-OCDE : Le gouvernement rassure les MRE

Le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baïtas, a voulu rassurer les Marocains résidant à l’étranger (MRE) au sujet de l’échange automatique d’informations...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : L’envers du décor du statut d’auto-entrepreneur

Quelques années après son adoption, la loi n° 114-13 du 19 février 2015 relative au statut de l’autoentrepreneur a montré ses limites. Seuls les chefs d’entreprise du royaume en tirent grand profit.

Voici le guide fiscal des MRE (2024)

La Direction générale des impôts (DGI) met à la disposition des Marocains résidant à l’étranger (MRE) un guide fiscal renseignant sur les différentes dispositions, notamment celles concernant les droits d’enregistrement et de timbre, la taxe sur la...

Données bancaires des MRE : le gouvernement rassure

Alors que la question de l’échange automatique des données sur leurs comptes bancaires, actions et biens détenus au Maroc avec l’OCDE refait surface, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a tenu à rassurer les Marocains résidant...

Maroc : du nouveau pour l’impôt sur le revenu

Selon le projet de loi de finances 2025, le gouvernement prévoit d’augmenter de 30 000 à 40 000 dirhams la première tranche de revenu annuel exemptée d’impôt. Une mesure qui devrait permettre d’exonérer les revenus des salaires mensuels inférieurs à 6...

Marocains, pensez à déclarer tous vos revenus avant la fin de l’année !

La direction générale des impôts lance un appel à l’endroit des contribuables (personnes physiques) qui ne déclarent pas tous leurs revenus, les invitant à régulariser leur situation fiscale dans les meilleurs délais.

Les MRE bénéficient d’une exonération fiscale pour l’achat de logements sociaux

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier d’une exonération fiscale lorsqu’ils achètent un logement social, à condition de remplir les critères énoncés dans le Code général des impôts, a affirmé Nadia Fettah, ministre de l’Économie...

Le Maroc se prépare à devenir la nouvelle base régionale de la FIFA

Le Maroc veut créer les conditions pour accueillir le siège régional de la Fédération international de football association (FIFA). Le projet de Loi de finances 2025 prévoit des incitations fiscales visant à faciliter le développement des activités de...

MRE et l’OCDE : l’heure de la renégociation fiscale

Le gouvernement marocain affirme vouloir préserver les intérêts des six millions de Marocains résidant à l’étranger (MRE). Il entend engager dans les prochains jours des négociations avec l’OCDE pour revoir les conventions relatives à l’échange des...

Maroc : nouvelles mesures fiscales en 2024

Au Maroc, de nouvelles mesures fiscales entrent en vigueur dès le début cette année 2024, a annoncé la Direction générale des impôts du royaume.

Maroc : du changement pour l’impôt sur les revenus locatifs

Au Maroc, l’imposition des revenus locatifs a connu des modifications majeures depuis 2023. Des changements qui ont un impact significatif sur les contribuables concernés.