Corruption au Maroc : deux députés destitués

5 janvier 2024 - 13h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

La Cour constitutionnelle appelle à l’organisation d’élections partielles pour pourvoir les sièges vacants dans les circonscriptions électorales de Benslimane et de Fès Sud, à la suite de la destitution des députés Said Zaidi et Abdelkader El Boussairi, tous deux membres de la Chambre des représentants.

Interpellé en flagrant délit de corruption à Rabat le 5 octobre 2021 après qu’un entrepreneur a déposé plainte pour chantage contre lui, puis condamné à un an de prison ferme et une amende de de 800 000 dirhams et d’une autre de 500 000 dirhams pour la partie civile par la Cour d’appel de Casablanca, Saïd Zaidi, député (PPS) de la circonscription de Benslimane, par ailleurs ancien président de la commune de Cherrat, près de Bouznika, a été officiellement destitué de ses fonctions mercredi par la Cour constitutionnelle. Son collègue de l’UFSP connaît le même sort. Accusé de "détournement de fonds publics, d’abus de biens sociaux, de falsification de documents officiels et de corruption", il est en détention provisoire. Lors de l’audience de mardi, la Cour d’appel de Fès a décidé de reporter l’affaire au 23 janvier 2024, fait savoir Al3omk. La Cour a par ailleurs appelé à l’organisation d’élections partielles pour pourvoir les sièges vacants dans les circonscriptions électorales de Benslimane et de Fès Sud, conformément à l’article 91 de la loi organique relative à la Chambre des représentants.

À lire : Tremblement politique à Fès

La Cour constitutionnelle explique s’être appuyée sur l’article 6 de la loi organique relative à la Chambre des représentants qui stipule, dans son deuxième paragraphe, qu’une "personne faisant l’objet d’une décision définitive de destitution de toute responsabilité élective, soit à la suite d’une contestation de ladite décision, soit du fait de l’expiration du délai de recours sans contestation, est inéligible au Parlement", pour prononcer la destitution des élus. Elle a également tenu compte de la décision d’appel confirmant le jugement de première instance ordonnant la destitution de Saïd Zaidi de son mandat au conseil de la commune d’Oued Cherrat devenue définitive. Ceci ouvre ainsi la voie à sa destitution conformément à l’article 11 de la loi organique relative à la Chambre des représentants.

À lire : Le député Saïd Zaïdi condamné, son avocat fera appel

Dans sa décision numéro 221/24 W.B ordonnant la destitution d’Abdelkader El Boussairi de son siège parlementaire, la Cour constitutionnelle dit avoir pris en considération les documents du dossier montrant que le président du tribunal administratif de Fès a émis, le 6 octobre 2023, une ordonnance judiciaire ordonnant la destitution d’El Boussairi de ses fonctions de troisième adjoint au maire de Fès et de son mandat au conseil de la commune, en raison de sa violation des lois et réglementations en vigueur nuisant à l’éthique du service public. De plus, un certificat d’absence d’appel émis par le tribunal administratif de Fès en date du 27 décembre 2023 indique qu’après examen des registres du greffe du tribunal, il apparaît qu’aucun appel n’a été interjeté contre l’ordonnance susmentionnée, après notification à l’intéressé le 13 novembre 2023 à la prison locale de Bourekaïz et son refus de la recevoir, ajoute la Cour.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Elections - Benslimane - Gouvernement marocain - Parlement marocain

Aller plus loin

Scandale à Fès : Député, élus et fonctionnaires impliqués dans une énorme fraude

À Fès, un député, des élus et des fonctionnaires se retrouvent dans le collimateur de la justice, pour fraude dans une vente aux enchères de voitures saisies à la fourrière...

Le député Saïd Zaïdi condamné, son avocat fera appel

Le député de la circonscription de Benslimane Said Zaïdi, par ailleurs président de la commune de Cherrat, près de Bouznika, a été condamné à un an de prison ferme. Ce membre du...

Corruption : le député Saïd Zaïdi incarcéré

Le juge d’instruction près la cour d’appel de Casablanca a ordonné le placement en détention provisoire de Saïd Zaïdi, membre du bureau politique du Parti du progrès et du...

Tremblement politique à Fès

Impliqués dans une affaire de fraude dans la passation de marchés publics, le maire de la ville de Fès, Abdeslam Bekkali, ainsi que onze personnes sont poursuivis, l’un en état...

Ces articles devraient vous intéresser :

Bonne nouvelle pour les salariés marocains

Les salariés marocains peuvent se frotter les mains. Des mesures fiscales qui leur sont favorables sont consignées dans le projet de loi de finances (PLF-2025).

Maroc : la retraite à 65 ans ?

Alors que les députés de l’opposition rejettent le projet du gouvernement d’Aziz Akhannouch de porter l’âge de la retraite à 65 ans, Younes Sekkouri, le ministre de l’Intégration économique, de la Microentreprise, de l’Emploi et des Compétences, dément...

Aïd El Fitr 2024 : une bonne surprise pour les fonctionnaires marocains ?

La ministre déléguée chargée de la réforme de l’administration et de la transition numérique, Ghita Mezzour, propose au gouvernement de décréter un congé exceptionnel de trois jours au lieu de deux à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr 2024.

Maroc : des GPS pour traquer les voitures des fonctionnaires

Au Maroc, une ONG appelle à l’installation d’antennes GPS sur les véhicules de service affectés à certains fonctionnaires afin d’éviter leur utilisation à des fins privées.

Maroc : remaniement ministériel imminent

Le Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, prévoit de réaménager son équipe. Certains ministres devraient perdre leurs postes.

Maroc : les hammams traditionnels en péril

La députée Loubna Sghiri, membre du groupe du Progrès et du Socialisme à la Chambre des représentants, alerte sur la précarité au travail qui touche les travailleuses et travailleurs des hammams traditionnels dont le nombre de jours de travail a été...

TikTok bientôt interdit au Maroc ? Le parlement s’apprête à trancher

La question de l’interdiction de TikTok, suggérée par plusieurs députés marocains, devrait être abordée lors de la prochaine session du Parlement marocain, qui débute en octobre.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Cafés et restaurants au Maroc : un secteur en danger de mort ?

Face à la fermeture de nombreux cafés et restaurants, les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme. Ils ont saisi Younes Sekkouri, Ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et exigent une...

Affaire Rachid M’Barki : les ramifications d’un réseau d’influence

L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.