Le Maroc dépend de la Russie et de la France pour son blé

4 octobre 2024 - 08h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Comme l’année dernière, le Maroc prévoit d’importer davantage de blé depuis la Russie et la France afin de compenser la baisse de la production nationale et satisfaire la demande locale.

Le Maroc a besoin cette année de 5 à 5,5 millions de tonnes de blé tendre pour combler son déficit. Le royaume pourra compter sur la France, son principal fournisseur, mais aussi sur la Russie, leader mondial des exportations de céréales. « Les Russes offrent une qualité supérieure tout en proposant les prix les plus compétitifs du marché », expliquait récemment auprès d’un média français Omar Yacoubi, président de la Fédération nationale des commerçants de céréales et légumineuses (FNCL), ajoutant que cette nouvelle politique des importations était « strictement conjoncturelle ».

Au cours de ces deux dernières années, la Russie s’est imposée comme un fournisseur clé de blé pour le Maroc, détrônant la France. Une dynamique qui s’explique notamment par le prix compétitif du blé russe (28 dollars environ le quintal, contre 50 dollars il y a environ deux ans). Mieux, le pays a diversifié ses marchés à l’export pour écouler sa production record enregistrée ces dernières années, jetant son dévolu sur la région MENA.

À lire : Les exportations de blé russe vers le Maroc atteignent de nouveaux sommets

Ce rapprochement entre la Russie et le Maroc dans le cadre de l’importation de blé pourrait conduire à de nouveaux partenariats dans d’autres secteurs stratégiques comme l’agriculture ou l’énergie. Une nouvelle dynamique commerciale qui, forcément, n’est pas vue d’un bon œil par la France, principal fournisseur de blé du royaume. Les exportations françaises de blé vers le Maroc ont chuté ces dernières années, et la tendance risque de se poursuivre si Rabat maintient ses importations russes.

La France subit la pression de nouveaux concurrents qui ont émergé sur le marché mondial comme la Russie, l’Ukraine ou le Kazakhstan. Elle devra trouver la bonne stratégie pour reconquérir le marché marocain et reprendre sa place de premier exportateur de blé vers le Maroc. Le royaume, de son côté, gagnerait à diversifier ses sources d’approvisionnement pour éviter de tomber dans une dépendance vis-à-vis de la Russie.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Exportations - Implantation - France - Russie - Agriculture

Aller plus loin

Les exportations de blé russe vers le Maroc atteignent de nouveaux sommets

Les exportations de céréales russes vers le Maroc ont déjà atteint des records cette année. Par ailleurs, les deux pays ont convenu de renforcer leur coopération bilatérale.

Importations de blé : le Maroc se tourne vers la Russie

La Russie est devenue l’un des principaux fournisseurs de blé du Maroc, à côté de la France, de la Roumanie, de la Lituanie et de la Pologne.

Fournisseurs de blé du Maroc : la Russie In, l’Ukraine out

La Russie figure à nouveau sur la liste des principaux fournisseurs de blé tendre du Maroc, après avoir été absente en mars dernier. L’Ukraine n’en fait plus partie.

Blé : le Maroc fait ses emplettes en Russie

Le Maroc a repris l’importation de blé tendre en provenance de Russie, suspendue il y a deux ans en raison de la guerre en Ukraine. Une reprise qui intervient dans un contexte...

Ces articles devraient vous intéresser :

Face à l’inflation, le Maroc interdit certaines exportations

Le Maroc a annoncé une série de mesures pour lutter contre l’inflation et stabiliser les prix des aliments, notamment des fruits et des légumes, avant le début du mois de ramadan. Ces mesures comprennent la restriction de l’exportation de ces produits,...

Le Maroc en guerre contre la cochenille

Au Maroc, le ministère de l’Agriculture a mis en place des mesures pour limiter la propagation de la cochenille, un insecte ravageur des cultures de cactus.

Pastèques marocaines : une dégringolade des exportations vers l’Europe

Les exportations marocaines de pastèque ont enregistré une baisse inquiétante au premier semestre de l’année 2024 en raison de la faible demande des pays européens. Une situation qui affecte les exportateurs, déjà confrontés à la réduction de la...

Maroc : boom des exportations automobiles à fin novembre 2023

Les exportations de voitures ont augmenté de 30,2 % à fin novembre 2023 par rapport à la même période de l’année précédente, atteignant plus de 130,64 milliards de dirhams (MMDH).

Après les tomates, le Maroc « inonde » l’Europe de poivron

Après la tomate, le poivron. Le Maroc confirme de plus en plus sa place d’exportateur de poivron, notamment vers l’Europe, avec une forte augmentation de 45 % des exportations ces dernières années.

Industrie marocaine : l’automobile tire les exportations vers le haut

Les exportations du secteur automobile ont augmenté de 37,4 % à fin juillet 2023 par rapport à la même période de 2022, atteignant près de 82,02 milliards de dirhams (MMDH), selon l’Office des changes.

Maroc : record d’exportations d’avocat, mais à quel prix ?

Les agriculteurs marocains continuent de produire de l’avocat destiné à l’exportation, malgré le stress hydrique que connaît le royaume. Le volume des exportations de ce produit a déjà atteint 30 000 tonnes.

Total annonce un projet à 10,69 milliards de dollars au Maroc

Le PDG de Total Energies, Patrick Pouyanné, a fait part lors de l’Assemblée générale mixte des actionnaires du jeudi 26 mai 2023, d’un projet ambitieux d’énergie renouvelable au Maroc.

Maroc : Une baisse record des exportations d’oranges

Les exportations marocaines d’oranges ont considérablement chuté au cours des huit premiers mois de 2023, s’établissant à 30 000 tonnes contre 109 000 tonnes en 2022.

Maroc : la quête d’autosuffisance en dattes face aux défis climatiques

Le Maroc est le septième producteur mondial de dattes, avec un volume de 170 000 tonnes par an. Toutefois, des défis restent à relever pour le développement de la filière et satisfaire la demande nationale.