Financement des TPE-PME, soutien à la “décarbonation” de l’économie marocaine, coopérations scientifiques et techniques dans le secteur numérique et digital et élaboration d’une stratégie de projection commune vers l’Afrique, sont les quatre priorités de la coopération économique et industrielle, a laissé entendre Franck Riester. Il a affirmé que bien avant la crise, les deux pays ont donné une nouvelle dimension à leur partenariat dénommé “Pacte économique franco-marocain”. Pour le ministre français, grâce à ce pacte, le contexte pandémique doit être une opportunité pour le couple franco-marocain pour avancer plus vite et plus fort. Cette approche découle du fait que le Maroc est le premier investisseur du continent africain, et la France, le 2ᵉ partenaire commercial du Maroc. Il serait illusoire de retirer ces passerelles, explique-t-il au jourbal l’Economiste.
À la question de savoir comment adapter cette coopération à des situations pandémiques, Franck Riester a affirmé qu’il faut davantage approfondir la relation d’exception Maroc-France. Il n’a d’ailleurs pas manqué de mettre en avant quelques réussites importantes de cette relation commerciale comme la LGV Tanger-Kénitra, la filière hydrogène, le secteur des hautes technologies.
Au-delà de ces attraits particuliers de ce partenariat, le ministre français s’est également prononcé sur la bataille commerciale qui oppose les Etats-Unis à la Chine et qui a sérieusement mis à mal le multilatéralisme en mode OMC. De son analyse, on retient qu’il y a eu des dysfonctionnements du cadre commercial multilatéral accentués par la crise pandémique. Il s’avère important de mener à bien la réforme de l’OMC à laquelle la France travaille avec ses partenaires européens. Pour lui, l’OMC doit redevenir le garant des règles du jeu communes. Le ministre Riester a souhaité que la prochaine directrice générale de l’OMC puisse mieux défendre le multilatéralisme commercial, et le développement durable.
Le ministre français délégué s’est également attardé sur la politique commerciale de l’UE liée au contexte Covid et ce en lien avec la position de la France. Pour lui, son pays a permis de réparer les vulnérabilités mises en lumière sur ses chaînes de valeur et d’approvisionnement. Après une telle situation, la France a l’obligation de diversifier ses fournisseurs afin de réduire la dépendance pour certains produits stratégiques comme les produits médicaux.
Au sujet du discours sur les relocalisations, l’approche sémantique du ministre français est sans ambiguïté. Franck Riester a affirmé que : « Relocaliser ne veut pas dire s’isoler ! ». Le ministre français dans cette interview réalisée par L’Économiste, pense qu’il faut « colocaliser » en France et au Maroc des circuits commerciaux, nouveaux, innovants et pérennes, pour permettre aux entrepreneurs d’aller à la conquête de nouveaux marchés.