Au Maroc, les gardiens de voitures continuent de dicter leur loi
À Casablanca comme dans d’autres villes marocaines, les gardiens de voitures continuent d’avoir comportements déplacés, voire agressifs, envers les automobilistes.
La campagne de boycott des gardiens de voitures lancée mi-mai sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’emprise exercée sur l’espace public à Casablanca et Rabat connait un succès inattendu. Les communes soutiennent l’initiative.
#Boycott moul gilet, ou encore ضد مول جيلي أصفر#. C’est à travers ce hashtag qu’une campagne de boycott des gardiens de voitures a été lancée sur les réseaux sociaux. Plus de 88 000 internautes sont membres de « Boycott moul gilet », premier groupe Facebook créé dans le cadre de cette campagne. Certains membres dénoncent l’anarchie des gardiens et les pratiques illégales devenues courantes. Ces pratiques sont : prix très élevés pratiqués par certains gardiens, par exemple à Dar Bouazza où le tarif de stationnement avoisine les 20 DH, ou à la corniche de Aïn Diab (10 DH ou plus) ; agressivité de certains gardiens, lorsque le citoyen refuse de payer la somme exigée ; obligation de payer à chaque arrêt et la prolifération des faux gardiens. De nombreuses réclamations ont été déposées sur les portails Chikaya.ma et CasablancaCity. ma. Toutes choses qui démontrent que la colère contre les gardiens de voitures s’accumulent.
Quid des conditions d’exploitation des espaces publics ? « La gestion du stationnement est l’une des prérogatives des communes, selon la loi 78-00 portant charte communale et l’article 83 de la loi organique 113-14, relative aux communes », confie à Médias24 un avocat au barreau de Casablanca. « La commune crée et gère les services et équipements publics nécessaires à l’offre des services de proximité dans les domaines suivants […] : la circulation, le roulage, la signalisation des voies publiques et le stationnement des véhicules […] », précise cet article.
Pour mettre fin à l’anarchie sur la voie publique, « le contrôle doit donc se faire de manière régulière », préconise-t-il. A Casablanca par exemple, les gardiens portent des badges, qui peuvent être facilement reproduits à Derb Ghalef. En conséquence, il s’avère difficile de distinguer les gardiens autorisés par la commune des faux gardiens.
« Il y a deux manières de confier l’exploitation de ces espaces, dont la première est l’affermage. La commune lance ainsi des appels d’offres pour louer ces espaces. Le marché peut être confié à des entités morales comme à des personnes physiques. C’est l’offre la mieux-disante qui est retenue. […] La seconde manière est un modèle de gestion plus performant, dans le cadre de la gestion déléguée, et se rapproche d’un partenariat public-privé. Il s’agit ainsi de la mise en place d’une société dédiée. […] », explique pour sa part Lahcen Elomrani, premier adjoint au maire de la ville de Rabat.
« Toute personne ne disposant pas d’une autorisation officielle de la commune, n’a aucun droit d’exiger de l’argent des automobilistes », martèle le président de l’arrondissement d’Ain Chock, également vice-président du Conseil de la ville de Casablanca, ajoutant que des contrôles sont effectués par la police administrative et que des sanctions sont applicables en cas de non-respect des clauses du cahier des charges de l’exploitation de ces espaces.
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